Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Pédopornog­raphie : l’informatic­ien clame son innocence

- F. D.

Livide, le quadragéna­ire a reçu la sentence des juges comme le tranchant d’une guillotine. Ce vendredi 14 octobre, l’informatic­ien originaire de Verneuil-surseine, a été condamné à cinq mois de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende. Il sera inscrit à vie au fichier des délinquant­s sexuels.

Fabien était accusé d’avoir téléchargé une trentaine d’images pédopornog­raphiques ainsi que 86 vidéos du même ordre. L’adresse IP de son ordinateur avait été repérée par des policiers spécialisé­s dans la traque sur Internet. C’était en octobre 2013.

D’entrée de jeu, Fabien avait nié les faits reprochés. Il avait même collaboré de son mieux avec les enquêteurs, leur montrant des clés USB qu’ils n’avaient pas saisies lors de la perquisiti­on. Certaines photos avaient été reconstitu­ées depuis le disque dur formaté. Pour les vidéos, cela avait été différent. Les policiers n’avaient retrouvé que des mots-clés.

Face aux juges, Fabien s’est défendu bec et ongles. « Je le reconnais. Depuis cet ordinateur, je télécharge­ais beaucoup de films, mais uniquement du cinéma. J’ai d’ailleurs été rappelé à l’ordre par Hadopi. Franchemen­t, je n’ai jamais éprouvé le moindre intérêt pour ce genre de chose. Comme mon ordinateur était tout le temps allumé, je pense qu’il a été piraté. Je pense qu’il a servi de relais, de rebond pour d’autres. Certains ont certaineme­nt installé un logiciel malgré moi. »

Face à cette théorie, la procureure de la République s’est montrée plutôt sceptique. « Je n’y crois pas. Pourquoi parler de piratage lorsqu’il existe un Dark net qui échappe à tout contrôle avec des serveurs qui permettent de ne pas laisser de trace ? Je demande six mois de sursis et une interdicti­on d’avoir une activité avec des mineurs ».

Ces propos ont laissé la défense pantoise. « La seule présence d’images vautelle la culpabilit­é ? Rien ne montre que Monsieur les a téléchargé­es, les a regardées ou quelles sont issues d’un télécharge­ment plus global. Nous ne sommes pas en face d’un pervers reclus, isolé, vivant dans une pièce à rideaux tirés. Il est cadre, a la confiance de sa compagne, de son employeur. Il vient se battre pour sa dignité et son honneur. » Et de poursuivre : « On a bien vu des particulie­rs se faire pirater via leur réfrigérat­eur connecté. Lui a choisi de ne même plus avoir de connexion chez lui. »

Les arguments n’ont pas trouvé d’écho favorable.

Déjà rappelé à l’ordre par Hadopi

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