Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Les opposants à la « Virgule » ne désarment pas
Les opposants à la Virgule saint-germanoise du projet de « Tram 13 express » ont décidé d’interpeller de nombreux responsables politiques dont la ministre Ségolène Royal pour obtenir un moratoire sur le projet.
Lors de la réunion publique organisée en mairie le lundi 26 septembre dernier, des opposants à la « Virgule » saint-germanoise, prévue dans le cadre du projet Tangentielle Ouest (TGO) renommé « Tram 13 express », avaient expliqué qu’ils entreprendraient des démarches pour tenter de la bloquer. Ils sont aujourd’hui passés des paroles aux actes. Longue de 3,6 kilomètres, cette Virgule, dont les travaux devraient prochainement débuter, doit permettre de relier les gares de la Grande Ceinture et du RER A. Ces opposants ont notamment décidé d’interpeller de nombreux responsables politiques sur le sujet.
Ils ont ainsi envoyé un courrier intitulé « Non au tram-train sur l’avenue de Loges » à Ségolène Royal, la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la Mer, chargée des relations internationales sur le climat. Signé par les présidents de la fédération Patrimoine & environnement, de la délégation Île-de-france des Vieilles Maisons françaises, de Maisons Paysannes de France et de l’union Rempart, le courrier demande un moratoire sur le projet de Virgule ferroviaire « sur l’avenue royale des Loges édifiée par Le Nôtre » et aussi sur l’abattage des arbres qu’il nécessitera.
« L’utilité de ce projet ne paraît pas démontrée »
Les associations expliquent à la ministre, qu’à leurs yeux, l’utilité de ce projet « ne parait pas démontrée, par rapport, par exemple, à des navettes électriques », que l’accès « depuis la TGO (qui n’est pas contesté) au RER A est plus rapide par le nord (Poissy ou Achères) » comme le prévoit la phase 2 du « Tram 13 express », ou encore que « l’annonce d’une conduite à vue du tram-train qui enjamberait trois nationales et départementales, une piste cyclable et plusieurs allées forestières paraît contradictoire avec l’objectif de performance et de rapidité annoncé. » Les signataires ajoutent qu’au-delà de l’utilité économique du projet ce qui justifie leur alerte tient à « l’impact sur la forêt et le patrimoine ». Comme cela avait été dit lors de la réunion du 26 septembre, le courrier indique : « Il ne s’agit pas d’un tramway mais d’un train qui entraînera la pose en forêt et sur l’avenue des Loges, de dizaines de poteaux électriques hautes de 7,5 mètres, de caténaires de 6 mètres de large et de clôtures grillagées atteignant deux mètres. » Ces dernières seront mises en place pour empêcher les collisions avec des sangliers ou des cervidés.
Les opposants à la « Virgule » attirent également l’attention de la ministre sur le fait que l’avis favorable donné en son temps (2012) par la commission nationale des monuments historiques sur le projet aurait reposé, entre autres, sur des engagements du Stif que la TGO « s’insére le long de la lisière de la forêt » sans créer « d’impact sur les alignements ». Selon les auteurs du courrier, la commission aurait indiqué, à l’époque, qu’elle souhaitait que dans les développements que pourrait connaître le projet « l’insertion paysagère soit réellement prise en compte dans le projet, non comme un simple accompagnement, mais comme une donnée propre au projet lui-même ».
« À moins de 500 mètres des grilles du château »
« Or, en fait d’insertion paysagère, ce sont 2,5 hectares de forêt qui seraient détruits » rappellent les auteurs de la lettre. Et d’ajouter: « par ailleurs le terminus de ce tram-train arriverait à moins de 500 mètres des grilles du château de Saint-germainen-laye, en violation de la loi du 25 février 1943. Nous pensons donc qu’il est absolument nécessaire de préserver non seulement les vues, mais aussi l’intégrité de la perspective historique dessinée par Le Nôtre. »
Bien décidés à obtenir gain de cause, les opposants ont également fait parvenir ce courrier à Valérie Pécresse, la présidente du conseil régional d’île-de-france et du Stif (Syndicat des transports d’île-de-france), à Pierre Bédier, le président du conseil départemental des Yvelines ainsi qu’à Serge Morvan, le préfet des Yvelines.