Barbara Visendaz photographie les mains en action à Triel

Un mélange d’excitation et d’appréhension. Au moment d’inaugurer sa première exposition photo, Barbara Visendaz, 38 ans, a été rattrapée par le doute. « Je suis très contente du travail que j’ai réalisé depuis un an mais j’ai l’impression de me mettre en danger. »

Ancienne chargée de recrutement sur Paris, Barbara Visendaz se consacre entièrement à la photographie depuis deux ans. L’an passé, sa rencontre avec le photographe professionnel Antoine de Roux, à Paris, la pousse à sortir de sa coquille. Aujourd’hui, elle présente sa première exposition, Mains d’oeuvre, mains d’art, qui met en avant six artisans de Triel-surseine, parmi lesquels on retrouve le café Pfaff, le tatoueur Inked by me ou encore la joaillière Judith Haddok. « J’ai voulu mettre en avant des mains d’artistes en train de travailler, expliquet-elle. On voit rarement les doigts en action. J’ai eu envie de montrer des choses qu’on ne voit pas d’habitude. Et puis, c’est une façon pour moi de boucler la boucle avec ma propre histoire puisque je n’ai qu’une seule main (depuis sa naissance). Cela m’aide à accepter mon handicap, à ne plus me cacher derrière mon appareil. »

Le plus souvent dans ses photos, la Trielloise d’origine Alsacienne opte pour le noir et blanc. « Je trouve ça plus beau, il y a un côté dramatique. J’aime quand il y a du vécu. » La photographe dédie également cette exposition à son père, décédé récemment, et qui a été « le premier à croire en elle et à la soutenir ». Son souhait désormais est de vivre de sa passion le plus longtemps possible. « J’ai créé Family Portrait, mon auto-entreprise, reprend Barbara Visendaz. Je fais des photos de mariage, de naissance, des portraits. C’est mon activité principale. En ce moment, je souffre d’un problème à l’épaule qui m’empêche provisoirement de travailler. C’est dur de ne pas toucher à mon appareil… »

La première exposition de Barbara Visendaz se déroule jusqu’au 21 octobre à la Maison des associations de Triel.