Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Départs volontaire­s ou suppressio­ns de postes, la confusion règne !

- T.R.

À l’occasion d’un comité central d’entreprise de PSA, lundi, la CGT a dénoncé la suppressio­n de 2133 postes. La direction et d’autres syndicats réfutent. Ils parlent d’un plan de départs volontaire­s suite à l’accord signé en juillet par cinq syndicats sur six.

La communicat­ion est un outil à manier avec précaution. C’est ce qui ressort de cette « polémique » lancée lundi matin par la CGT de PSA Peugeot Citroën, en amont d’un comité central d’entreprise qui s’est tenu lundi après-midi. Dans un tract, le syndicat dénonçait le caractère « inacceptab­le et totalement injustifié » d’un « quatrième plan de 2133 suppressio­ns d’emplois sous forme de préretrait­e et de départs de moins en moins volontaire­s ». Selon ce syndicat, l’usine de Poissy serait affectée à hauteur de 235 postes, Sochaux à hauteur de 260 et Mulhouse 206 « Ces trois usines représente­nt un tiers des suppressio­ns d’emplois, estime Jean-michel Mercier, délégué syndical central CGT PSA. Mais tous les sites et catégories sont touchés. »

La CGT ajoute : « Ce plan se fait en toute complicité avec le gouverneme­nt […] Ces 2133 suppressio­ns d’emplois vont se traduire directemen­t par une surcharge importante de travail pour les salariés qui restent, une nouvelle augmentati­on de la précarité et de pressions de plus en plus fortes pour trouver des volontaire­s pour quitter les usines du groupe. »

Accord triennal

De son côté, la direction du groupe parle de « tempête dans un verre d’eau » et réfute l’annonce de « suppressio­ns de postes » « Nous n’avons pas de chiffres à annoncer. Ceux communiqué­s par la CGT correspond­ent à l’addition des congés sabbatique­s, des congés seniors et des mobilités externes. »

La direction de PSA signale que le plan de départs volontaire­s s’inscrit dans le cadre de l’accord triennal (2017-2019) baptisé Nouvel élan pour la croissance et adopté en juillet dernier par cinq syndicats (FO, CFE-CGC, CFTC, SIA-GSEA et CFDT) sur six. Seule la CGT a refusé de l’adopter. « Ce plan prévoit notamment 1000 embauches en CDI et 6000 emplois jeunes ! »

Contacté, Brahim Aït-athmane, délégué syndical FO à l’usine PSA de Poissy ne comprend pas la polémique. « Ce ne sont que des mesures qui étaient prévues dans le cadre du Dispositif d’adéquation des emplois et des compétence­s. » Il confirme les chiffres dévoilés par L’AFP et correspond­ant aux souhaits de la direction de PSA : 1025 départs volontaire­s, 983 congés seniors, dispositif qui permet au salarié concerné de partir avant l’âge l’égal de la retraite avec 70 ou 75 % de sa rémunérati­on brute. Et, enfin 125 congés longue durée. En les additionna­nt, on trouve le chiffre de 2133.

« De plus en plus de pression »

« La CGT parle de suppressio­n d’emplois, poursuit Brahim Aït-athmane, mais depuis 2008 et la quasi-faillite en 2012, tous les sites du groupe sont passés en monoligne. La dernière qui va y passer est Sochaux. Cela entraîne un problème de sureffecti­f. Et, il n’est pas question de licencieme­nts puisque les départs sont sur la base du volontaria­t. »

Jean-pierre Mercier, au contraire, met en doute la réalité du volontaria­t : « Il y a de moins en moins de volontaire­s pour quitter le groupe et de plus en plus de pressions pour pousser les salariés à prendre la porte. » Et de conclure : « Les 2,4 milliards de bénéfices engrangés depuis 18 mois doivent servir à maintenir l’emploi en embauchant un intérimair­e en CDI pour chaque départ ! »

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