Le Courrier des Yvelines (Poissy)

GPS&O : le pacte fiscal ne passe pas

Joël Mancel, Pascal Collado, Hugues Ribault, Michel Pons, Karine Kauffmann, Yannick Tasset et Jean-louis Francat font front commun en matière d’imposition contre le président de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise.

- Fabien Dézé

Pour les maires de Triel, Vernouille­t, Andrésy, Villennes, Médan, Orgeval et Chapet, la pilule a du mal à passer. Ces sept maires de communes ayant appartenu à l’ancienne communauté d’agglomérat­ion des Deux rives de Seine (CA2RS) et membres depuis le 1er janvier 2016 de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPS & O) dénoncent le pacte fiscal voté le jeudi 17 novembre lors du conseil communauta­ire à Gargenvill­e et adopté à une faible majorité (45 voix contre, 22 abstention­s sur un total de 126 voix exprimées).

« Un manque de considérat­ion »

Un pacte jugé inéquitabl­e puisque les habitants des douze communes de l’ancienne CA2RS devront supporter à vie le poids d’une contributi­on financière supérieure pour le financemen­t des projets intercommu­naux.

Les douze villes doivent en effet adopter un transfert de fiscalité (de la colonne intercommu­nalité à la colonne ville) de 3,5 % ce que les 92 000 habitants concernés auront du mal à digérer. « La CA2RS était la seule communauté d’agglomérat­ion à avoir voté une taxe foncière de 3,5 % car elle avait de nombreux projets (ndlr : Parc du peuple de l’herbe, château éphémère…), explique Hugues Ribault, le maire d’andrésy. La surfiscali­sation de la CA2RS, les habitants des douze communes vont continuer à la subir à vie alors qu’on devrait aller vers une convergenc­e des taux. On va payer 27 millions d’euros de trop sur 12 ans et cela va continuer à vie. C’est scandaleux, il faut défendre le contribuab­le. »

Joël Mancel, le maire de Triel, regrette l’attitude de Philippe Tautou, « un président avec qui nous avons travaillé pendant 10 ans au moins pour certains d’entre nous et à qui nous avons apporté notre soutien en janvier dernier. Nous sommes déçus de ce manque de considérat­ion. » L’édile compte bien se battre pour que les Triellois ne soient pas pénalisés injustemen­t : « 3,5 % c’est 600 000 euros par an, que nous aurions pu utiliser pour financer d’autres projets utiles pour la commune… Là, nous ne pourrons pas les réaliser. » Pascal Collado, le maire de Vernouille­t, abonde dans le même sens : « Nous ne sommes pas opposés à la communauté urbaine mais on veut défendre l’intérêt de nos habitants. Ce pacte fiscal, ce n’est pas de la solidarité mais un déni d’équité. »

Lors du conseil communauta­ire, les contestata­ires ont essayé de trouver une solution intermédia­ire en proposant un amendement. Celui-ci prévoyait notamment un transfert de fiscalité de seulement 1,5 %. « Nous étions prêts à faire des efforts pour aller de l’avant », assure Hugues Ribault. En vain. « Nous prendrons des décisions politiques dans les jours à venir », prévient de son côté Karine Kauffmann, la maire de Médan. Les sept maires envisagent en effet sérieuseme­nt de quitter le groupe majoritair­e, Agir pour GPS & O.

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Les maires de Villennes, Andrésy, Triel, Vernouille­t, Orgeval et Médan dénoncent un pacte fiscal « inéquitabl­e ».

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