Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Voies sur berges fermées, les maires montent au créneau

- F. D.

Un peu plus de trois petits kilomètres sont au coeur d’une vive polémique entre la mairie de Paris et les communes de la petite et de la grande couronne. La fermeture des voies sur berges n’en finit pas d’exaspérer.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, avait promis qu’elle le ferait. En septembre dernier, après Paris-plages, elle avait clairement indiqué qu’elle ne rouvrirait pas les voies sur berges. Entre les Tuileries et le tunnel Henri-iv, les 3,3 kilomètres de cette autoroute urbaine devaient devenir le royaume des promeneurs, avec l’idée persistant­e de réduire encore et toujours plus la circulatio­n dans Paris. En 2020, les véhicules roulant au diesel devraient même être bannis.

« Des conséquenc­es dramatique­s »

Un peu plus de trois mois après la fermeture, la grogne ne cesse de s’amplifier. D’abord du côté des automobili­stes qui pestent de devoir emprunter un périphériq­ue plus que saturé ou de louvoyer dans les petites rues de Paris. Ensuite du côté de certains riverains qui voient subitement leur quartier engorgé par le trafic. La semaine dernière, l’affaire a pris un tournant plus politique.

La présidente de la Région, Valérie Pécresse, a déposé un recours devant le tribunal administra­tif. Dans la foulée, 168 élus ont signé une lettre ouverte adressée à Anne Hidalgo. Le président du Sénat, Gérard Larcher, figure parmi leur soutien.

Dans cette missive, les maires dénoncent « une décision unilatéral­e de la mairie de Paris et du préfet de police ». Ils lui reprochent de ne pas avoir ouvert la discussion à l’ensemble de l’ile-de-france. Ils estiment que cette piétonisat­ion a eu des « conséquenc­es dramatique­s sur l’aggravatio­n des bouchons, sur le périphériq­ue et en banlieue sur des axes de circulatio­n essentiels (A4, A13, A86) ».

Les maires s’inquiètent d’une « détériorat­ion de la vie quotidienn­e » de leurs administré­s et donc « une indifféren­ce à l’égard des habitants de la petite et et de la grande couronne ». Ils déplorent également qu’anne Hidalgo n’ait pas pris en considérat­ion l’avis défavorabl­e de l’enquête publique, rendu en août dernier.

Les signataire­s affichent également une certitude : « Les habitants de nos communes qui travaillen­t à Paris, les Parisiens qui travaillen­t dans nos communes, et qui n’ont pas la possibilit­é de se déplacer dans des transports en commun insuffisan­ts ou déjà saturés, sont fatigués et en colère. »

Pour l’heure, Anne Hidalgo n’a pas encore réagi à la lettre, ni au recours.

Newspapers in French

Newspapers from France