Le Courrier des Yvelines (Poissy)

2 ans ferme pour avoir lancé du 12e étage des haltères sur les policiers

- Da. G.

Un jeune homme de 19 ans a été condamné à 2 ans de prison ferme par la 6e chambre du TGI de Versailles, le 5 janvier, pour avoir ciblé six agents de police avec trois haltères lancés depuis la cuisine du 12e étage de l’appartemen­t de ses parents. Les faits remontent au 24 février 2016 et se sont déroulés dans le quartier du Bois de l’étang. Ce jour-là, une brigade pédestre de fonctionna­ires en patrouille est visée par des projectile­s sans que l’auteur ne puisse être identifié.

L’analyse des haltères va permettre aux enquêteurs d’identifier L’ADN du petit frère du prévenu, placé en détention à la prison pour mineurs de Porchevill­e puis mis hors de cause après étude de son emploi du temps le jour des faits. Les soupçons se tournent alors vers l’accusé, condamné depuis juin dernier à 8 mois ferme pour trafic de stupéfiant­s et incarcéré à Boisd’arcy.

« Vous auriez pu être aux assises »

Auditionné par la police judiciaire, il reconnaît aussitôt les faits. Il dit avoir agi « pour faire peur à la police et les faire partir ». « Je savais que les haltères (achetés par sa mère dans une brocante) ne les toucheraie­nt pas. » Une version, confirmée le matin même de l’audience lors d’une seconde audition, sur laquelle il est revenu au tribunal. « Ce n’est pas moi ! Je voulais faire sortir mon petit frère de prison. Je voulais que ça s’arrête et dire la vérité au juge. » Il explique que les haltères se trouvaient dans le hall du 12e étage. « C’est comme ça ici, on fait du sport ensemble. »

Ses arguments n’ont convaincu personne. L’avocat de la partie civile, représenta­nt les fonctionna­ires de police, lui a même lancé : « Vous auriez pu être aux assises pour tentative d’homicide. » La procureure, réclamant une peine adaptée à « des actes extrêmemen­t graves qui auraient pu tuer », a été suivie dans ses réquisitio­ns par le président. Le coupable, expulsé pendant l’énoncé du verdict, a par ailleurs été condamné à verser 1 000 euros de dommages et intérêts à chacune des six victimes, dont l’une toujours « très choquée psychologi­quement », a souligné leur avocat.

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