Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Pétition contre la disparition du parking Jean-jaurès
Des habitants du centre-ville ont lancé une pétition fin décembre pour s’opposer à la disparition du parking Jean-jaurès dans le cadre d’un projet immobilier mixte. Ils ont déjà réuni plus de 1 700 signatures parmi les riverains et usagers du quartier.
Il n’y a qu’à jeter un regard sur les façades des copropriétés, où des banderoles sans équivoque sont déployées tels des étendards, pour mesurer la hauteur de la protestation qui anime le quartier. Il n’aura fallu que quelques semaines aux riverains du parking Jean-jaurès pour rallier à leur pétition plus de 1 700 personnes, dont des commerçants. Le message ne laisse aucune place au dialogue : « abandon du projet immobilier sur le parking ».
Dans le cadre de son action pour « redynamiser, je dirais même soutenir le centreville » explique Francis Sévin (adjoint au maire aux commerces, à l’emploi et au développement économique), la municipalité a en effet décidé de céder le foncier du parking Jean-jaurès à deux promoteurs.
À terme, les 3 500 m2 de stationnement doivent accueillir trois nouveaux immeubles (96 logements au total) et un supermarché de l’enseigne Casino. Le projet prévoit également le déménagement de la police municipale et la reprise de ses locaux par une brasserie.
De tout cela, les habitants du site ne veulent pas. « Ce parking est essentiel, insiste l’une des voix du collectif citoyen. Contrairement à ce qu’affirme la mairie, il y a ici beaucoup de turnover. Et les usagers ne sont pas que des Sartrouvillois. Où iront se garer les gens demain ? » « Le nombre de places de stationnement qui figure dans le projet est reconstitué et même largement augmenté », répond Francis Sévin.
La transformation du site prévoit en effet la construction d’un parking souterrain sur deux étages de 204 places au total, soit presque moitié plus que la capacité actuelle (111 emplacements). « Oui, mais une centaine sera réservée aux clients du Casino, indique Michel Imbert, conseiller municipal d’opposition. Si l’on y ajoute la loi qui impose désormais 1,5 place pour les futurs occupants des logements, le compte n’y est plus. Les usagers occasionnels ne pourront pas s’y garer. »
La disparition du parking n’est pas le seul motif d’inquiétude. Les riverains estiment aussi que les nouveaux immeubles vont dégrader leur qualité de vie, « notamment en matière de luminosité », et dévaluer la valeur actuelle de leur bien. « Un agent immobilier me l’a déjà confirmé », souligne une copropriétaire.
Un retour de la circulation à double sens dans la rue Louisemichel, « où cela est pourtant déjà très compliqué », « avec à terme une entrée de parking de chaque côté », et la livraison du Casino dans la rue Jules-rein ne sont également pas vus d’un très bon oeil.
« Le problème, reprend une habitante en colère, c’est qu’on nous cache tout. Tout se fait dans notre dos. On nous met devant le fait accompli alors que le projet a trois ans. » Francis Sévin, qui n’a pas été en mesure de nous donner des éléments d’information sur le calendrier à venir, rappelle que le dossier a été approuvé « majoritairement au sein même de l’opposition municipale ». « Je comprends les inquiétudes de certains. Mais c’est un beau projet ! »
Pas assez de places dans le futur parking souterrain ? « Tout se fait dans notre dos »