CELLES QUI PROGRESSENT OU PERDENT LE PLUS

▲Chanteloup-les-vignes : +619 habitants en quatre ans

« Il fallait grandir ou mourir, on a choisi de grandir ! » Catherine Arenou, maire de Chanteloup-les-vignes se félicite de la progression de la population dans sa commune. Selon elle, c’est le fruit d’une politique de construction volontariste. « Comment peut-on imaginer, vu la baisse des subventions, qu’une ville de moins de 10 000 habitants avec 75% de logements sociaux puisse survivre ? Nous étions moribonds. Il fallait donner une autonomie à cette ville. »

La réponse est venue avec le programme de rénovation urbaine qui a entraîné la démolition de 349 logements sociaux et la création de 600 logements privés entre 2007 et 2015. « Il y a vingt ans, Chanteloup comptait 11 000 habitants avec 82 % de logements sociaux. Puis, elle est descendue jusqu’à 8 700 habitants. L’objectif que nous nous étions donné il y a dix ans, c’était de retrouver le niveau de 11 000 habitants avec 50 % de logements sociaux. » Le pourcentage en 2017 avoisine les 50 %. « Nous estimons que nous sommes aujourd’hui à 10 500 habitants. D’ici 2020, nous aurons atteint le cap des 11 000. Depuis quatre ou cinq ans, nous enregistrons une progression linéaire. Notre réputation s’est améliorée et la pratique de la TVA à taux réduit a attiré beaucoup de primo-accédants et une population nouvelle jeune. » D’ici la fin du mandat, la Ville prévoit la construction de 180 logements nouveaux. « Nous avons désormais une vision plus réduite, car nous n’avons plus de foncier libre. »

▲Verneuil-sur-seine : -369 habitants en quatre ans

« De longue date, j’ai constaté qu’il y avait une baisse potentielle de la population, réagit Philippe Tautou, maire de Verneuil, C’est pourquoi j’ai voulu profiter du fait que nous n’atteignions pas les 25% de logements sociaux obligatoires pour relancer la construction et ce dès 2010. » Selon lui sa commune dispose d’équipements publics adaptés à une population de 17 000, voire 18 000 habitants. « L’idéal serait d’arriver autour de 17 000 ou 17 500 habitants. Je suis persuadé que nous atteindrons ce chiffre d’ici sept ou huit ans grâce aux projets. » L’élu rappelle que les chiffres ne reflètent pas les projets de constructions de logements. « Si vous lancez un programme aujourd’hui, il faut attendre cinq ou six ans avant d’obtenir les résultats chiffrés au niveau de l’insee. » Philippe Tautou ajoute « ne pas en construire plus qu’il n’est possible d’en absorber sous prétexte qu’il faut contribuer à l’effort national de construction de logements neufs. » Au plan national, les besoins sont de 500 000 logements neufs par an. « Alors qu’on en construit un peu plus de 250 000 seulement. » Il précise par ailleurs que construire des logements n’entraîne pas nécessairement une augmentation de la population. « La problématique de l’époque, ce sont les séparations. Deux personnes qui se séparent vont vouloir s’installer dans des logements plus petits. Nous serons donc amenés à construire ces logements plus petits. »

Le maire en appelle à la vigilance des propriétaires privés : « Aidez-nous à mieux maîtriser les acquisitions foncières. » L’édile souhaite ainsi lutter contre les promoteurs sauvages, même s’il reconnaît qu’il est impossible pour la municipalité d’empêcher la vente. « On peut seulement ralentir le processus. »

▲Poissy : -665 habitants en quatre ans

« Cette baisse entre 2011 et 2014 n’est pas étonnante, déclare Karl Olive, maire de Poissy. « Entre 2008 et 2014, la part dédiée au développement économique n’était que de 0,5 % du budget. Il ne s’est pas passé grand-chose pendant ces six ans et c’est ce qui a justifié la volonté de changement des Pisciacais en 2014. Pour attirer de nouveaux habitants, il faut des projets. » L’édile est confiant que la commune s’approchera des 40 000 habitants d’ici la fin du mandat. « L’objectif est de rester une ville où il fait bon vivre tout en étant une des locomotives sur le territoire de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise. Avec l’arrivée du PSG, l’inscription de la Villa Savoye au patrimoine mondial, l’arrivée du RER E, du tram, Poissy connaît une vitalité exceptionnelle. Nous avons des atouts qui font que nous sommes une ville très prisée. »

▲Conflans : - 524 habitants en quatre ans

Pour Laurent Brosse, maire de Conflans-sainte-honorine, cette baisse s’expliquerait par un « phénomène de décohabitation des ménages ». « Car, par ailleurs, nous constatons depuis plusieurs années que nos classes affichent complet. » La livraison d’un programme de 300 logements fin 2016 devrait inverser la tendance. « Ce n’est pas notre volonté de construire à tout va. La ville est déjà très urbanisée. Et lorsqu’on construit des logements, cela nécessite de prévoir des infrastructures publiques (école, équipements sportifs, etc.) adaptés et donc des coûts supplémentaires. » Il conclut : « Notre objectif est avant tout de rattraper notre retard en termes de logements sociaux. Nous sommes à 21 %, ce qui implique un besoin de construire 600 logements. »