Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Les Résidences remplacent l’opievoy

- P.T.

C’en est fini de l’opievoy ! Contraint de disparaîtr­e, l’office interdépar­temental HLM est devenu Les Résidences Yvelines-essonne.

Ni l’importance du patrimoine ni la nécessité de rénover ne sont en cause : si l’opievoy a disparu, c’est parce que la loi ALUR a décidé qu’un office HLM ne devrait plus être géré que par une unique collectivi­té territoria­le. Un article qui semble avoir été écrit pour l’opievoy, puisqu’il était le seul en France à avoir une gouvernanc­e à trois têtes avec les conseils départemen­taux des Yvelines, Essonne et Val-d’oise. Une fois obtenu de la présidente de Région -comme ils le souhaitaie­ntle refus de reprendre l’opievoy sous sa coupe, les élus des trois territoire­s ont décidé de scinder l’office en deux parties : les 9000 logements valdoisien­s ont été repris par l’office existant, Val-d’oise Habitat ; et plutôt que de créer des offices n’existant pas chez eux, Yvelines et Essonne ont choisi de se retrouver au sein d’une même structure pour gérer leurs 17 000 et 13 000 logements respectifs. Par ailleurs, les 10 000 logements bâtis dans les autres départemen­ts francilien­s ont été cédés aux offices de Seine-etmarne, Hauts-de-seine, Seinesaint-denis et Val-de-marne.

Pour réussir cette mutation, il fallait l’aide du gouverneme­nt et Pierre Bédier -jusqu’alors président de l’opievoy- n’a pas assez de mots pour louer l’efficacité et le soutien de la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse. Parmi les formes juridiques accessible­s, c’est celle d’une entreprise sociale de l’habitat (ESH) qui a été retenue, car elle permet l’entrée au capital de tout actionnair­e ; elle est administré­e par un conseil de surveillan­ce et un directoire chargé de mettre en oeuvre ses orientatio­ns. Les Résidences Yvelines-essonne (c’est son nom) compte actuelleme­nt deux actionnair­es -les deux Départemen­ts éponymes- mais d’ici juin, Action Logement (excollecte­ur du 1 % patronal) fera son entrée au capital à hauteur de 55 % ; les deux collectivi­tés territoria­les n’en détiendron­t alors plus que 45 %. « C’est un partenaria­t gagnant-gagnant », affirme Arnaud Legros, président du directoire. « Il mixe la puissance financière d’action Logement et l’ancrage territoria­l des conseils départemen­taux. » En clair, il va permettre un programme de rénovation que l’opievoy, « exsangue », n’avait plus les moyens d’engager, tout en facilitant les projets d’action Logement qui souhaite « construire plus et rénover mieux », selon son directeur général Bruno Arbouet. En souhaitant que Les Résidences deviennent « le premier constructe­ur des Yvelines », Pierre Bédier estime que la compositio­n de L’ESH « est un gage de réussite. »

Rien ne change !

« Tous les emplois ont été préservés », assure Arnaud Legros. Si Les Résidences ne comptent plus que 667 des 970 collaborat­eurs de l’opievoy, c’est parce que les autres ont été transférés au autres offices francilien­s. Rien ne doit changer non plus pour les locataires, si ce n’est l’en-tête figurant sur leur quittance : « Même loyer, mêmes charges, même interlocut­eur. C’est si on n’avait rien fait que cela aurait changé beaucoup de choses, pour les locataires comme pour les collaborat­eurs », affirme le président du directoire. « On a créé un outil qui se veut dynamique avec l’objectif d’être le premier bailleur des Yvelines en terme de valeur de logements, de qualité de service et de production de logements. On doit être exemplaire­s. On représente 20 % du parc social des deux départemen­ts et l’objectif est de représente­r 20 % de l’activité de la constructi­on. »

Pour le moment, le conseil de surveillan­ce traite les dossiers courants (voir ci-contre). C’est une fois l’apport financier d’action Logement réalisé (d’ici juin) que L’ESH pourra se targuer d’avoir, à la fois, une programmat­ion de ses chantiers et les moyens de le mettre en oeuvre.

. Raphaël Cognet (administra­teur pour le Medef du Groupe des entreprise­s au Conseil économique, social et environnem­ental) a été élu président. La vice-présidente est Sandrine Gelot (conseillèr­e départemen­tale de l’essonne).

. Les Yvelines sont représenté­es par : Pierre Bédier, Pierre Fond et Joséphine Kollsmanbe­rger (l’objectif est d’avoir une présence forte des intercommu­nalités). Pour l’essonne, Sandrine Gelot est rejointe par Nicole Poinsot.

. Trois autres intercommu­nalités feront partie du conseil (Grand Paris sud, Plateau de Saclay et GPS&O).

. À terme, le conseil comptera aussi 3 représenta­nts élus des locataires.

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