Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Roué de coups devant ses enfants

- F. D.

Un homme violent avec une femme. La situation n’est malheureus­ement pas exceptionn­elle. Mais l’attitude de Jefferson envers Nadia a de quoi glacer le sang. Son recul, lors de l’audience de ce mercredi 11 janvier, a fait froid dans le dos.

Les faits remontent au lundi 9 janvier, avenue de Poissy, à Achères. Il est un peu plus de 16 heures. Nadia rentre de l’école avec ses quatre enfants. Elle surprend Jefferson au lit avec une femme. Nadia ne tombe pas des nues. Elle connaît l’existence de cette relation depuis huit mois. D’un commun accord, le couple continue à vivre ensemble, mais le divorce est déjà consommé. Nadia reste à Achères le temps que sa situation administra­tive soit réglée.

Mais ce jour-là, Nadia n’accepte pas que Jefferson étale ainsi sa relation, alors qu’elle vient d’arriver avec les enfants. Elle demande donc à l’autre femme de partir. Jefferson ne l’entend pas de cette oreille. Il s’énerve tout de suite.

« C’est du cinéma »

Nadia tente de protéger ses petits. L’homme en profite pour se lâcher. Il la frappe, lui tape la tête contre le mur, la jette au sol, où il s’acharne. Il brise son téléphone pour qu’elle n’appelle pas la police. Le tout sous le regard presque amusé de sa nouvelle compagne qui, dans un sursaut de conscience, l’empêchera de s’emparer d’une chaise comme nouvelle arme. Le lendemain, Nadia porte plainte. Elle se voit délivrer trois jours d’incapacité.

Face aux juges, la victime présentera d’abord son visage tuméfié, les yeux noircis par les poings de Jefferson. « Sa relation… C’était bien un accord entre nous. » Elle chuchote. « C’était pour que les enfants continuent à voir leur père. Je ne veux plus être frappée, ce n’est pas la première fois. Je n’avais pas encore eu le courage d’aller au commissari­at. »

« Comment se fait-il que madame soit dans cet état ? », demande le juge. « Je ne sais pas. Peut-être qu’elle s’est fait mal quand je l’ai jetée deux ou trois fois dehors. Elle me parlait mal. Elle fait du cinéma. »

À ces mots, le procureur de la République s’indigne et rouvre le dossier pour appuyer ses réquisitio­ns : « Je le cite pendant sa garde à vue : « J’aurais mieux fait de la tuer cette p… Au moins, je serais en prison pour quelque chose ». Cela mérite quatre mois de prison ferme. » Les juges ont fait preuve de plus de sévérité. Jefferson a pris 8 mois de prison ferme.

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