Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Avec le « cinq », le rugby se conjugue aussi au féminin

- Jehan-jacques Peyre

Le Rugby Club Montesson-chatou est un des plus grands de la région. Cette année, ce sont les 28 féminines adultes qui se font remarquer, en participan­t pour la première année à la coupe et au championna­t d’ile-de-france.

Le rugby à « 5 », sans choc et sans placages, permet à un très large public mixte de découvrir le rugby de manière ludique et sécurisée. Les catégories peuvent être soit mixte, soit Open féminin, masculin ou plus de 35 ans. Le jeu est construit à partir des fondamenta­ux du rugby à 15. Sur les cinq joueurs présents sur le terrain, il y a deux féminines au minimum pour une équipe mixte. Quelques règles du 15 se retrouvent dans le cinq, comme le décompte des points attribués aux essais, les passes en arrière, les règles du hors-jeu. Le jeu au pied est autorisé si le ballon ne tombe pas au sol, les touches peuvent être jouées rapidement, et les placages sont remplacés par un toucher avec les deux mains uniquement entre les épaules et le bassin. Il n’y a pas de mêlée, ce qui a conduit les joueuses du RCMC à trouver leur nom : les « sans-mêlées ».

Un sport d’évitement

« C’est un sport d’évitement, il faut avancer en continuité, soutenir, conserver, presser, résume Laurent Pionnier, entraîneur de l’équipe de 5, et également éducateur à l’école de rugby. J’ai créé cette équipe en septembre 2015. Je jouais à 5 en 2013 dans un autre club, mais j’étais aussi éducateur au RCMC, et j’ai voulu mettre en place une équipe de 5 au RCMC. La première année, 19 féminines ont participé à des matchs amicaux avant d’inscrire l’équipe au championna­t régional cette saison. Aujourd’hui, nous avons 42 licenciés, dont 28 féminines, ce qui fait de nous la 5e équipe en France, et la 1ère équipe d’île-de-france en nombre de licenciées, pour cette discipline affiliée depuis 2008 à la Fédération française de rugby. Six couples prennent du plaisir à se retrouver sur le même terrain. Il y a un grand intérêt à voir venir des joueurs qui viennent d’autres pratiques comme le 15 ou le 7 pour faire progresser l’équipe et la tirer vers le haut ».

Il y a aussi des jeunes féminines à l’école de rugby, « et un des objectifs est d’avoir une équipe de 15 féminines dans les trois années à venir », affirme Frédéric de Commeinhes, président du club depuis juin dernier, joueur et fidèle à son équipe depuis la création du club en 1979. L’équipe de France

Pour le président, un autre objectif est d’accéder au championna­t Honneur, et il compte pour cela sur la qualité de l’école. « Le RCMC est un club formateur, et son école a été distinguée du Label Qualité par la FFR, et ce sont des jeunes formés au club qui forment l’intégralit­é des équipes cadets et juniors du club, et la quasi-totalité de l’effectif de l’équipe senior ».

Les U12 sur le podium national

Pour Yvan Colou, au club depuis 10 ans et directeur de l’école depuis 4 ans, « il n’est pas question d’aller recruter à l’extérieur. Nous avons la féminine, victorieus­e du dernier Tournoi des 6 nations, et l’entrée de cette discipline aux derniers JO de Rio ne manquent pas de susciter des vocations. chance de voir chaque année de jeunes enfants venir au rugby, attirés par les bons résultats des équipes de France, et pour cette année, par le Mondial en Angleterre. Notre école n’a pas de problème d’effectif, mais nous n’avons jamais refusé personne, ni exclu des jeunes qui ne semblaient pas avoir les qualités ». Sans qu’aucune sélection n’ait été effectuée, la présence des U14 à la 11e place nationale, et celle des U12 à la 3e derrière Clermont-ferrand et Massy sont une preuve de la qualité de la formation, dispensée, totalement bénévoleme­nt par plus de 40 éducateurs.

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