Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Le fumier de cheval valorisé en énergie
Le 10 février, la municipalité de Maisons-laffitte et le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) signeront une convention de partenariat en vue de produire du biogaz à l’horizon 2019 sur le site d’achères.
C’est une première étape. Le 10 février, la ville de Maisonslaffitte et le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) signeront un accordcadre de partenariat dont l’objectif est de valoriser en énergie le fumier équin à l’horizon 2019 sur l’unité de traitement d’achères, toute proche de l’hippodrome.
Économnie circulaire et circuits courts
Les deux parties échangeaient depuis le milieu de l’année 2016 sur l’opportunité de mettre en commun leurs atouts et leurs ressources afin de répondre aux défis environnementaux, notamment en matière de production d’énergie verte et renouvelable. Ce destin a été scellé à l’été dernier après une rencontre en mairie entre le député-maire Jacques Myard et le président du SIAAP.
Aujourd’hui, les 15 000 à 20 000 tonnes de fumier équin collectées par an à Maisons-laffitte finissent comme engrais dans les champignonnières de Fontainebleau ou Saumur. À terme, la Ville espère déjà pouvoir tirer de la méthanisation de cette ressource « du gaz naturel pour alimenter la totalité de son parc de véhicules (5 sur 30 actuellement) », annonce Philippe Liégeois, conseiller municipal délégué au développement durable. « Mais l’idée est bien d’en faire profiter un jour tous les Mansonniens. En plus de s’inscrire dans la loi de transition énergétique, on favorise aussi l’économie circulaire et les circuits courts. »
Mais il faudra patienter un peu, « sans doute dans le second semestre de l’année 2019 », « pour que le process industriel soit en place », explique Olivier Rousselot, le directeur recherche et développement du SIAAP, aussi soucieux de la réussite de ce projet innovant que « du bienêtre des riverains » de l’unité d’achères. Si la valorisation du fumier équin existe déjà, « elle reste encore expérimentale, surtout à cette échelle ». « On sait qu’on tire 1 m3 de biogaz de la méthanisation des boues mais pour le fumier, c’est plus incertain à ce stade. On estime aujourd’hui à 250 litres de biogaz la valorisation d’une tonne de fumier. »
Le projet, qui s’inscrit dans un partenariat plus large de mutualisation de la méthanisation des déchets organiques et des boues de station d’épuration entre le SIAAP et le Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères de la région parisienne (SYCTOM), va donc suivre un calendrier précis.
La première bulle de biogaz pour 2018
L’année 2017 sera consacrée aux études en laboratoire. « On espère sortir la première bulle de gaz issue du fumier équin en 2018 », se projette Olivier Rousselot. Puis viendra le temps du « pilote expérimental courant 2018 et enfin le déploiement industriel en 2019 ».
Les prochains mois seront également l’occasion d’échanger et de se mettre d’accord sur les investissements des deux parties. Le budget de l’opération ne nous a pas été communiqué.