Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Michèle Courbis, une incollable du Vésinet

Michèle Courbis vient de sortir le troisième tome de sa collection sur Le Vésinet, illustrée grâce à sa propre collection de cartes postales.

- M.D.

Lorsqu’elle a emménagé au Vésinet, il y a près de 60 ans, Michèle Courbis a eu un véritable coup de coeur pour cette ville qu’elle n’a plus quittée. Dans son pavillon, cette professeur d’histoire-géographie au lycée de Sartrouvil­le, aujourd’hui à la retraite, a pu s’adonner à sa passion : collection­ner des cartes postales anciennes. « Avant l’arrivée d’internet, j’arrivais à avoir des cartes postales grâce à des correspond­ances, ou en allant aux bourses. C’était souvent fastidieux, on pouvait faire des kilomètres et ne rien trouver. Aujourd’hui, j’échange avec des collection­neurs sur la Toile, sans sortir de chez moi. Bien sûr, c’est moins convivial mais beaucoup plus pratique », sourit Michèle Courbis.

Après des années à chiner, sa collection est impression­nante : 6 100 cartes postales s’entassent chez elle. Cette envie de collection­ner les cartes postales ne lui est pas venue au hasard. « J’avais lu un livre écrit par une documental­iste du Vésinet qui avait recensé 75 cartes postales. Cela m’a donné envie de trouver les originaux ».

Une collection qui n’a pas été vaine puisqu’elle lui a permis d’écrire trois livres nommés tout simplement « Le Vésinet », dont le troisième tome vient de sortir. Elle y raconte l’histoire de la ville, uniquement grâce aux cartes postales ou documents de sa collection. Dans son premier tome, Michèle Courbis évoquait la douceur de vivre au Vésinet, depuis la première moitié du XIXE siècle. « Une fois ce livre terminé, il me restait encore énormément de cartes postales non exploitées, j’ai alors décidé de faire un deuxième tome ».

Elle fait redécouvri­r aux lecteurs la diversité des activités économique­s et sociales auxquelles se livraient les Vésigondin­s dans le passé. Pour le troisième tome, Michèle Courbis s’est attachée aux grands événements, et faits divers du Vésinet, en ajoutant aux irremplaça­bles cartes postales, d’autres documents divers comme des articles de journaux.

Un véritable travail de recherche Mise en valeur du site

Si Michèle Courbis écrit des livres sur le Vésinet, ce n’est pas seulement pour mettre en avant ses cartes postales et occuper son temps de retraitée. En mettant en lumière l’histoire du Vésinet, elle souhaite dénoncer, à son échelle, la mise en danger du site à cause de l’urbanisme galopant. « Il y a une grosse pression des promoteurs. Pour mettre fin à cela, il faudrait classer Le Vésinet au patrimoine des Monuments historique­s de L’UNESCO. J’en ai parlé au syndicat de défense du Vésinet, « Sauver le Vésinet » mais ils m’ont répondu que les démarches étaient lourdes », regrette-t-elle. Michèle Courbis se définit plus comme une collection­neuse et chineuse que comme écrivain. « Dans mes livres, je n’écris pas réellement, c’est plutôt un travail de recherche et de commentair­e d’images ». En effet, le travail est conséquent pour réunir des informatio­ns sur la ville et faire parler les cartes postales. Sur la photo de couverture du troisième tome par exemple, on voit le traditionn­el défilé du Boeuf Gras avant la fête de la Marguerite. « On reconnaît très bien derrière les immeubles en arrièrepla­n qui existent encore. La loupe est alors un outil très utile pour fouiller, découvrir des détails ».

Jeu de piste

Michèle Courbis a même été contactée par des descendant­s de personnes prises en photo dans le livre. « C’est touchant de faire ce genre de rencontres. Même si la population du Vésinet a beaucoup augmenté on se rend compte que des familles sont enracinées ici depuis des siècles ».

Dans cette sorte de jeu de piste, Michèle Courbis n’est pas seule. Sa petite-fille Orianne, 16 ans, passe beaucoup de temps avec ses grands-parents et participe aux recherches de sa grand-mère. « Lorsque l’on se promène, on en profite pour repérer des maisons que l’on a vues sur des cartes postales, ou on ramasse des prospectus qui pourraient servir pour avoir des informatio­ns », explique la jeune lycéenne qui se dit néanmoins plus attirée par les sciences que par l’histoire. « Ma grandmère est curieuse et à l’affût, je suis fière d’elle ».

Malgré ses trois tomes, Michèle n’a pas encore épuisé son stock de cartes postales. Infatigabl­e, elle ne ferme pas la porte à la possibilit­é d’écrire un nouveau livre, et continue, bien sûr à alimenter sa belle collection.

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Michèle Courbis et sa petite-fille et complice de recherche, Orianne.

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