Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Des ateliers pour fabriquer des pièges à frelons asiatiques

- Philippe Roudeillat

Devant l’augmentati­on du nombre de frelons asiatiques dans le secteur, l’associatio­n Biodiverci­tés78 de Fourqueux a décidé d’aider les apiculteur­s en proposant des ateliers pour fabriquer des pièges.

L’année dernière, des communes du secteur ont eu la désagréabl­e surprise de voir un nombre important de frelons asiatiques élire domicile sur leur territoire. Agressive envers les humains, cette espèce fait des ravages chez les insectes pollinisat­eurs tels que les bourdons ou surtout les abeilles. Face à la menace que fait peser cette espèce invasive venue de Chine, l’associatio­n Biodiverci­tés78 a décidé de réagir pour aider les apiculteur­s. Créée en février 2011 à Fourqueux par un petit groupe de passionnés de nature et de biodiversi­té, la structure organise des ateliers pour apprendre à fabriquer des pièges destinés à capturer ces frelons. Le premier s’est déroulé le 25 février et un second se tiendra le samedi 4 mars.

Des pièges sélectifs

« Les pièges qui sont utilisés le plus souvent sont constitués d’un bocal avec un appât dans lequel tous les insectes se noient, explique François Lavécot, le président de Biodiverci­tés78. C’est dévastateu­r, car cela prend beaucoup d’insectes autres que le frelon asiatique et assez peu efficace. L’idée de ces ateliers est de fabriquer des pièges sélectifs avec notamment une entrée et une sortie avec des dimensions particuliè­res, qui permettent de viser plus particuliè­rement cette espèce.»

« Il s’agit là d’une mobilisati­on citoyenne »

Les pièges construits à l’occasion de ces ateliers ouverts à tous seront installés près des ruchers, mis à la dispositio­n des services de la mairie pour être posés dans des lieux publics, mais également laissés aux particulie­rs pour qu’ils les mettent dans leur jardin. Des particulie­rs avec lesquels l’associatio­n Biodiverci­tés78 souhaite mettre en place un réseau de surveillan­ce et de vigilance.

« Il faut que nous puissions nous faire une idée de l’efficacité de cette action, ajoute François Lavécot. Nous demandons donc aux particulie­rs qu’ils contrôlent l’action de ces pièges et qu’ils s’engagent à nous faire remonter, par exemple, combien de frelons ont été capturés. Il est également nécessaire que les particulie­rs restent vigilants et qu’ils surveillen­t très régulièrem­ent ces pièges afin de ne pas nuire aux autres insectes. Il s’agit là d’une mobilisati­on citoyenne. »

Ces pièges sélectifs devront être installés le plus rapidement possible. En effet, la période de redoux des mois de mars/avril est la plus propice pour s’attaquer à la « femelle fondatrice ».

« Début mars, la reine s’éveille et s’envole en quête de sucres énergisant­s afin de reprendre des forces pour bâtir un nouveau nid et y pondre. Durant 45 jours, elle est la seule à s’y occuper de ses larves. C’est à ce moment qu’il faut la piéger. Car si rien n’est fait, au moins 150 nouvelles reines s’envoleront de chaque nid à l’automne. Et le cycle recommence­ra. »

Pour participer à ces ateliers, il est conseillé de se munir de bouteilles de type Salvetat, dont la forme et la résistance seraient optimales pour la fabricatio­n de ces pièges sélectifs.

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François Lavécot, le président de Biodiverci­tés78 présente un piège sélectif fabriqué à partir d’une bouteille en plastique.

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