Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Il accuse son rival d’avoir uriné sur sa porte et braque sa mère
Il a levé les yeux au ciel avant de réprimer quelques larmes à l’énoncé du verdict. Alexis (20 ans) a écopé de 6 mois de prison ferme, le mardi 21 février lors de son jugement en comparution immédiate au tribunal de Versailles, pour avoir menacé avec une arme, en l’espèce une bombe lacrymogène, le compagnon de sa mère le 18 septembre 2015 et, surtout, pour avoir braqué un pistolet à blanc sur la mère d’un jeune avec qui il avait un différend, le 17 février. Les faits se sont déroulés à Magny-les-hameaux, où le prévenu et ses victimes habitent.
Condamné à quinze reprises depuis 2011, Alexis a usé de son droit au silence à l’audience. Reconnu adulte handicapé en raison de son hyperactivité, pathologie pour laquelle il suit un traitement thérapeutique, le jeune homme a débarqué ce 17 février devant le domicile d’un jeune du quartier qu’il accusait d’avoir uriné sur sa porte quelques jours plus tôt.
« Tu n’as rien à foutre là ! Je vais te tuer ! »
Son rival était en présence de son frère et de sa mère. Cette dernière a raconté lors de son audition par la police que l’accusé, après une vive altercation verbale avec son fils, avait pointé son pistolet sur sa tête avec ces mots : « Toi, tu n’as rien à foutre là ! Je vais te tuer ! »
Alexis, peu coopératif lors de sa garde à vue, avait démenti cette version, assurant que la seule personne qu’il avait menacée distinctement était son rival. Le prévenu avait aussi raconté que deux amis de sa cible l’auraient pris à partie quelques jours auparavant à un arrêt de bus. Il aurait reçu une claque de ses agresseurs, dont l’un aurait exhibé un couteau.
« On se croirait dans un western dans ce quartier », a souligné l’avocat de l’accusé pour dépeindre l’ambiance délétère qui règne dans le coin. « Mon client n’avait pas d’intentions de violence. Rien ne montre d’ailleurs dans son passé judiciaire qu’il est violent puisque 98 % de ses condamnations sont liées à des vols. Il voulait impressionner, c’est tout. » Une réponse à la procureure qui, dans ses réquisitions, avait estimé que « la dangerosité sociale » d’alexis était manifeste.
Alexis passera les dix prochains mois en prison
La situation familiale du prévenu, devenu père il y a trois mois, n’a pas davantage pesé que le plaidoyer de la défense. Les juges ont suivi le ministère public mais aussi révoqué deux sursis de deux mois qui planaient au-dessus de la tête du mis en cause. Alexis passera donc les dix prochains mois dans une cellule.