Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Un hommage au Stade de France pour Jean-andré Soulard

- Jehan-jacques Peyre

Jean-andré Soulard, bénévole du club de rugby RC Montesson-chatou a reçu le prix du bénévolat des mains de Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby, avant d’être applaudi par les 80 000 spectateur­s du match France-ecosse.

Jean-andré est né il y a un peu plus de soixante-dix ans à Léon (Landes), terre d’ovalie, dont il a conservé l’accent. Très jeune, il manie le ballon comme tous ses copains. « On n’avait que ça, mais en plus, on a eu beaucoup de chance, le propriétai­re du camping privé avait mis la piscine et le court de tennis à notre dispositio­n pour nous permettre de profiter ». Il intègre le club local, l’etoile sportive léonnaise, son premier club (2e division fédérale) à son heure de gloire. « Très rapidement, on était intégrés aux équipes seniors, il y avait alors moins de compétitio­n pour les plus jeunes. »

Éducateur bénévole depuis 25 ans

Jean-andré travaille dès 14 ans dans l’entreprise familiale d’exploitati­on de bois, mais l’absence d’ouverture le conduit à monter à Paris au bout de dix ans. Il rentre dans la police, où il travailler­a trente ans avant de prendre sa retraite en 2000. « C’est un très beau métier, où je n’ai fait pratiqueme­nt que du terrain. Je dois dire que j’ai eu la chance de travailler dans des secteurs privilégié­s comme le XVIE arrondisse­ment ».

En arrivant à Chatou, Jeanandré va voir jouer le PUC à la Cipale, ou le Racing à Colombes, tout en jouant lui-même en championna­t corpo. En 1990, il rejoint le RCMC. « C’est à un moment où je prenais de l’âge, avec une plus grande stabilité profession­nelle et familiale, que je me suis rapproché du club de ma ville, alors présidé par Rémi Dubois. J’ai suivi un cursus de formation d’éducateur à Plaisir, et n’ai pas cessé d’encadrer les jeunes du club depuis mon arrivée ».

Jean-andré encadre aujourd’hui les U12. « Ils regardent beaucoup les matchs à la télévision. C’est en même temps un bien et un mal, ils s’imprègnent, et cherchent à reproduire les gestes qu’ils voient, constate-t-il. Mais ça ne marche pas toujours. Les basiques que l’on apprend à l’école restent indispensa­bles ».

Depuis plus de 25 ans, en plus de son rôle d’éducateur bénévole, Jean-andré a été très actif au club, comme arbitre pendant une dizaine d’années, puis délégué de match, « activité qui m’a permis de visiter les Hauts de France, tout ce qui est audessus de la Loire ! Quant à l’arbitrage, les règles du rugby ont toujours été complexes, mais la première qualité de l’arbitre est de « faire le tri » des fautes ». Enfin il a siégé une quinzaine d’années au Comité Directeur du club dont il a été plusieurs années secrétaire-général. « Son exemplarit­é, son dévouement, sa disponibil­ité ont été constants depuis son arrivée, déclare Thierry Chevalier, vice-président du RCMC. Ses qualités sont un vrai bonheur pour ceux qui le côtoient. Il mérite amplement sa récompense rien qu’avec ce qu’il fait au club ».

Mais son activité de bénévole ne s’arrête pas là. Depuis dixsept ans, Jean-andré Soulard exerce au CIFR (comité d’ile-defrance) plusieurs tâches avec profession­nalisme : il est deux à trois jours par semaine à la commission affiliatio­ns-mutations, et il est également membre de la commission Sécurité de la FFR et au Stade Français aux côtés de Robert Broussard, « le plus grand policier de France des années 1970-1980, le Monsieur sécurité de la FFR jusqu’en décembre dernier ». Il contribue à ce titre au bon déroulemen­t des matchs aux niveaux régional, Top 14 ou internatio­nal. C’est pour ce parcours au CIFR que le Catovien a été honoré par la FFR.

Le prix du bénévolat récompense un bénévole, désigné dans chacun des 26 comités territoria­ux, pour son travail et son efficacité. A la mi-temps du match France – Ecosse, les bénévoles ont été présentés sur la pelouse du Stade de France, l’occasion pour la FFR de rendre hommage à ces lauréats, qui représente­nt les 72 000 bénévoles qui oeuvrent quotidienn­ement pour le rugby français.

« Cela fait un plaisir énorme de recevoir cette récompense aux côtés du président du comité départemen­tal Armand Périé, déclare Jean-andré. Imaginez l’émotion des bénévoles récompensé­s qui venaient de la Martinique, pour leur première fois au Stade de France. J’ai aussi été très touché quand, au dîner officiel d’après-match, Nathan Hines est venu me féliciter. Après avoir joué à Clermont-ferrand, Nathan, deuxième ligne écossais vient de rejoindre le staff de l’équipe nationale d’ecosse pour entraîner les avants ». Et ce septuagéna­ire n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. « Ce qui me maintient en activité, c’est le plaisir de faire ce que je fais, tant que j’ai la santé. C’est un vrai bonheur d’être au contact des jeunes, des pratiquant­s du rugby. Le week-end, je vais voir les matchs des équipes de mon club. L’occasion pour moi de remercier mon épouse qui accepte et me laisse vivre ainsi ma passion ». Avec elle, il retourne trois fois par an dans la maison familiale à Léon, où il entretient son bel accent du pays du rugby.

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Au Parc des Sports de Montesson, Jean-andré Soulard présente son trophée récompensa­nt les 25 années de bénévolat pour son sport

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