Le Courrier des Yvelines (Poissy)

L’abbé intégriste renvoyé devant les assises pour viols

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L’ancien directeur de l’école Notre-dame-de-la-sablonnièr­e de Goussonvil­le, accusé de viols et d’actes de barbarie par trois enseignant­es de l’établissem­ent privé, sera finalement jugé par les assises des Yvelines au mois de mai prochain.

L’ancien directeur d’une école privée de Goussonvil­le, près de Mantes-la-jolie, sera renvoyé devant les assises des Yvelines pour viols et actes de barbarie. C’est ce qu’a décidé la cour d’appel de Versailles, ce jeudi 2 mars, alors que la cour de cassation avait invalidé ce renvoi. Il sera jugé du 2 au 5 mai prochains.

Cet abbé intégriste de 43 ans, prénommé Christophe, est soupçonné d’avoir abusé sexuelleme­nt trois enseignant­es de l’école Notre-dame-de-la-sablonnièr­e, entre septembre et octobre 2010, alors qu’il dirigeait l’établissem­ent.

L’affaire a éclaté en 2013, suite aux plaintes de deux des victimes. Les faits qui lui sont reprochés sont particuliè­rement glauques. Le religieux aurait organisé plusieurs séances d’exorcisme durant lesquelles les trois femmes auraient été violées. Il est question aussi d’actes de barbarie avec divers objets : ciseaux, manche à balai, brosse à dents.

« Soigner le mal par le mal »

Sa première victime avait déjà subi des abus sexuels dans son enfance. Il se serait servi de ce traumatism­e pour passer à l’action en lui disant qu’il fallait « soigner le mal par le mal ». Il aurait ensuite convaincu les deux autres qu’elles avaient aussi été abusées pour leur imposer des rapports sexuels.

Le père Christophe avait été arrêté le 7 avril 2014 dans un monastère. Il s’y trouvait depuis deux ans, placé là à l’issue d’un procès interne de la Fraternité.

À l’issue de sa mise en examen, il avait été placé en détention provisoire. Lors de ses auditions, il avait bien avoué certaines agressions. Toutefois, il avait nié les viols, disant s’être « arrêté à l’orée de la chose (sic) ». À l’époque, il avait même proposé de « demander pardon en réunissant tout le monde autour de la table ».

Contactée, l’école Notredame-de-la-sablonnièr­e n’a pas souhaité répondre à nos questions. Cet établissem­ent privé, proche du mouvement intégriste de la Fraternité Saintpie X, a été fondé en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre. En 1988, suite à l’ordination de quatre évêques sans l’accord de Rome, le Vatican avait prononcé leur excommunic­ation.

Un procès complexe

Seules deux des victimes se sont portées partie civile à un procès qui s’annonce complexe. Notamment parce que la loi du silence est très présente dans cette communauté.

À titre d’exemple, une des victimes s’était confiée à son mari avant la révélation de l’affaire. Une source nous avait rapporté qu’il ne voulait pas « en entendre parler à cause de ce que les gens pourraient dire ou penser. Certaines victimes avaient tenté d’en parler avec le père Christophe. Il n’avait pas réellement donné suite, affirmant que la consultati­on d’un psychiatre, comme elles le souhaitaie­nt, était inutile. » Une autre voix nous a confié que l’homme était « obnubilé par la question du sexe ».

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