Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Ils peuvent ouvrir douze dimanches par an, toute la journée

- Ph. R. Philippe Roudeillat

C’est une possibilit­é ouverte par la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économique­s plus connue sous l’appellatio­n « loi Macron »: douze dimanches par an, les commerces dits de détail alimentair­e peuvent proposer leurs produits aux clients toute la journée à Saint-germain-en-laye.

Liste fixée par arrêté municipal

Si les boucheries, fromagerie­s, charcuteri­es, primeurs et épiceries, pour ne citer qu’eux, avaient déjà la possibilit­é d’ouvrir le dimanche avant cette loi, le Code du travail leur imposait de baisser leur rideau à 13 heures. Restait à la Ville de définir les jours concernés. Car c’est elle qui doit fixer la liste par arrêté municipal de manière « annuelle et collective au niveau du territoire et après consultati­on des commerçant­s, des organisati­ons syndicales ainsi que des chambres consulaire­s».

Avant et après la rentrée des classes

Les jours choisis sont les suivants : le premier dimanche des soldes d’hiver, le dimanche de Pâques, le dimanche de la Fête des mères, le premier et le deuxième dimanche des soldes d’été, le dimanche avant et après la rentrée des classes, le dimanche des « Journées du patrimoine », et les quatrième, troisième, deuxième et premier dimanches avant Noël.

« Nous avons privilégié la concertati­on »

« Nous avons fait un sondage auprès de 65 commerçant­s pour les interroger, explique Gilles Combalat, conseiller municipal au commerce. Nous avons eu des retours assez importants qui nous ont permis de définir les jours qui étaient les plus susceptibl­es de les intéresser. Nous avons toujours privilégié la concertati­on dans ce dossier. »

Précisons qu’une ouverture toute la journée du dimanche était déjà préalablem­ent possible pour les entreprise­s du secteur de l’hôtellerie-restaurati­on et pour les entreprise­s fabriquant des produits alimentair­es destinés à la consommati­on immédiate comme les boulangeri­es ou pâtisserie­s.

Pour les autres commerces saint-germanois, dits « de détail non alimentair­e », ils ne sont pas concernés par cet arrêté municipal. En effet, depuis cette « loi Macron » qui classe Saintgerma­in-en-laye en zone touristiqu­e, ces derniers profitent de droit et toute l’année d’une dérogation au repos dominical sans autorisati­on préalable.

Ouvrir certains autres dimanches en été ?

Aujourd’hui, le conseiller municipal au commerce et Sébastien Walpoel, le président de l’associatio­n des commerçant­s, artisans et profession­nels de Saint-germain (Cap SGL) voient plus loin. Ils ont émis l’idée d’une ouverture beaucoup plus large.

Du côté des commerçant­s (de bouche) l’idée d’ouvrir le dimanche après-midi n’est pas vraiment installée dans toutes les boutiques. « On ne peut pas, par rapport au confort du personnel, explique l’un d’eux. Dans l’alimentair­e, quand on ferme la boutique on ne rentre pas chez nous tout de suite. Il y a un temps de rangement et de nettoyage. Si on fait ça tous les jours, on n’a plus de vie. » Même réticence chez un homologue. « Pour nous c’est déjà 6-20h tous les autres jours alors ouvrir au-delà de 14h le dimanche, c’est catégoriqu­ement non. » Outre la question des horaires, beaucoup remettent en cause l’intérêt d’ouvrir l’après-midi. « Nous travaillon­s très bien le dimanche matin, mais nous n’aurions aucun intérêt à ouvrir toute la journée. L’après-midi, les gens ont plutôt la tête à la balade ou à rester en famille plutôt « Pourquoi ne pas ouvrir d’autres dimanches toute la journée sur certaines périodes comme en été, lance ce dernier. En faisant en sorte que la ville soit animée, cela pourrait créer une dynamique profitable à tous. Il y a dans notre ville beaucoup d’indépendan­ts, que faire leurs courses. Pour ceux qui vont faire des achats, ce sont plutôt vers les magasins de bricolage ou vers la Fnac qu’ils se dirigent. » Ainsi, nombreux sont ceux qui pensent que l’opération n’est pas rentable. « Ouvrir le dimanche après midi, ce n’est pas rentable. Les charges fixes sont les mêmes et en plus, cela veut dire une organisati­on qui se complique, du personnel en plus… Ce n’est pas le nombre très réduit de clients qui nous permettrai­t de les couvrir. »

Pourtant, certains commerçant­s de bouche y voient tout de même une opportunit­é, mais à une condition. : « Ce serait peut-être intéressan­t si tous les types de commerces ouvraient le dimanche après-midi, mais si nous sommes les seuls, je pense que cela n’a pas forcément beaucoup d’intérêt. » c’est la grosse valeur ajoutée de Saint-germain, qui pourraient participer à ce type d’initiative. »

D’autres idées seraient en gestation comme celle d’une fermeture plus tardive un soir par semaine.

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