Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Ils peuvent ouvrir douze dimanches par an, toute la journée
C’est une possibilité ouverte par la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques plus connue sous l’appellation « loi Macron »: douze dimanches par an, les commerces dits de détail alimentaire peuvent proposer leurs produits aux clients toute la journée à Saint-germain-en-laye.
Liste fixée par arrêté municipal
Si les boucheries, fromageries, charcuteries, primeurs et épiceries, pour ne citer qu’eux, avaient déjà la possibilité d’ouvrir le dimanche avant cette loi, le Code du travail leur imposait de baisser leur rideau à 13 heures. Restait à la Ville de définir les jours concernés. Car c’est elle qui doit fixer la liste par arrêté municipal de manière « annuelle et collective au niveau du territoire et après consultation des commerçants, des organisations syndicales ainsi que des chambres consulaires».
Avant et après la rentrée des classes
Les jours choisis sont les suivants : le premier dimanche des soldes d’hiver, le dimanche de Pâques, le dimanche de la Fête des mères, le premier et le deuxième dimanche des soldes d’été, le dimanche avant et après la rentrée des classes, le dimanche des « Journées du patrimoine », et les quatrième, troisième, deuxième et premier dimanches avant Noël.
« Nous avons privilégié la concertation »
« Nous avons fait un sondage auprès de 65 commerçants pour les interroger, explique Gilles Combalat, conseiller municipal au commerce. Nous avons eu des retours assez importants qui nous ont permis de définir les jours qui étaient les plus susceptibles de les intéresser. Nous avons toujours privilégié la concertation dans ce dossier. »
Précisons qu’une ouverture toute la journée du dimanche était déjà préalablement possible pour les entreprises du secteur de l’hôtellerie-restauration et pour les entreprises fabriquant des produits alimentaires destinés à la consommation immédiate comme les boulangeries ou pâtisseries.
Pour les autres commerces saint-germanois, dits « de détail non alimentaire », ils ne sont pas concernés par cet arrêté municipal. En effet, depuis cette « loi Macron » qui classe Saintgermain-en-laye en zone touristique, ces derniers profitent de droit et toute l’année d’une dérogation au repos dominical sans autorisation préalable.
Ouvrir certains autres dimanches en été ?
Aujourd’hui, le conseiller municipal au commerce et Sébastien Walpoel, le président de l’association des commerçants, artisans et professionnels de Saint-germain (Cap SGL) voient plus loin. Ils ont émis l’idée d’une ouverture beaucoup plus large.
Du côté des commerçants (de bouche) l’idée d’ouvrir le dimanche après-midi n’est pas vraiment installée dans toutes les boutiques. « On ne peut pas, par rapport au confort du personnel, explique l’un d’eux. Dans l’alimentaire, quand on ferme la boutique on ne rentre pas chez nous tout de suite. Il y a un temps de rangement et de nettoyage. Si on fait ça tous les jours, on n’a plus de vie. » Même réticence chez un homologue. « Pour nous c’est déjà 6-20h tous les autres jours alors ouvrir au-delà de 14h le dimanche, c’est catégoriquement non. » Outre la question des horaires, beaucoup remettent en cause l’intérêt d’ouvrir l’après-midi. « Nous travaillons très bien le dimanche matin, mais nous n’aurions aucun intérêt à ouvrir toute la journée. L’après-midi, les gens ont plutôt la tête à la balade ou à rester en famille plutôt « Pourquoi ne pas ouvrir d’autres dimanches toute la journée sur certaines périodes comme en été, lance ce dernier. En faisant en sorte que la ville soit animée, cela pourrait créer une dynamique profitable à tous. Il y a dans notre ville beaucoup d’indépendants, que faire leurs courses. Pour ceux qui vont faire des achats, ce sont plutôt vers les magasins de bricolage ou vers la Fnac qu’ils se dirigent. » Ainsi, nombreux sont ceux qui pensent que l’opération n’est pas rentable. « Ouvrir le dimanche après midi, ce n’est pas rentable. Les charges fixes sont les mêmes et en plus, cela veut dire une organisation qui se complique, du personnel en plus… Ce n’est pas le nombre très réduit de clients qui nous permettrait de les couvrir. »
Pourtant, certains commerçants de bouche y voient tout de même une opportunité, mais à une condition. : « Ce serait peut-être intéressant si tous les types de commerces ouvraient le dimanche après-midi, mais si nous sommes les seuls, je pense que cela n’a pas forcément beaucoup d’intérêt. » c’est la grosse valeur ajoutée de Saint-germain, qui pourraient participer à ce type d’initiative. »
D’autres idées seraient en gestation comme celle d’une fermeture plus tardive un soir par semaine.