Le Courrier des Yvelines (Poissy)

J.-F. Berçot : « C’est une manoeuvre d’un maire acculé »

- T.R.

Contacté, Jean-frédéric Berçot parle de « calomnies » et de « situation gaguesque » en réaction aux accusation­s de Karl Olive. Selon l’ancien premier adjoint, le timing n’est pas innocent : « Comme par hasard, cela se produit juste après mon annonce de candidatur­e aux sénatorial­es… » En clair, Jean-frédéric Berçot dénonce, à son tour, un coup politique. « J’y vois également, une manoeuvre d’un maire acculé. »

« Je ne touche aucun émolument »

Sur le fond, le mis en cause affirme, sans détour, être membre bénévole de l’associatio­n AFG Autisme depuis 2005, « soit bien avant mon engagement en politique ».

« Dès mon élection en 2014, j’ai prévenu le président de l’associatio­n que je serai amené à m’impliquer dans la vie municipale de Poissy. » Quant aux faits reprochés de janvier 2015, voici sa version des faits : « La direction générale des services a eu l’idée du projet pour former le personnel de la ville de Poissy à l’accueil des enfants avec des troubles du comporteme­nt. En comité de direction, un lundi après-midi, j’ai indiqué à la direction générale, en présence du maire, que j’étais impliqué dans l’associatio­n AFG Autisme en qualité d’administra­teur bénévole et je lui ai suggéré de prendre contact avec le directeur de l’associatio­n. Ce que je ne sais pas aujourd’hui, c’est s’il y a bien eu, dans la foulée, une procédure de mise en concurrenc­e avec au moins trois devis distincts comme cela aurait dû être le cas. »

« La parole du maire contre la mienne »

Jean-frédéric Berçot rappelle qu’un conflit d’intérêts n’est pas une infraction pénale en soi. « Ce sont les conséquenc­es de ce conflit d’intérêts qui peuvent être des délits. En l’espèce, je suis bénévole et ne touche aucun émolument de l’associatio­n. De plus, AFG Autisme dont le siège est à Paris n’est pas implantée dans les Yvelines et ne perçoit aucune subvention de la Ville de Poissy. »

Selon lui, la direction générale de la Ville comme le maire étaient informés dès janvier 2015 de son engagement bénévole pour l’associatio­n. « Malheureus­ement, il n’y a pas de culture de l’écrit au sein de la Ville de Poissy, c’est donc la parole du maire contre la mienne. Mais, je connais la valeur de la mienne. »

Enquête préliminai­re

Par ailleurs, l’ancien premier adjoint persiste et signe dans ses accusation­s à l’encontre de certains agents de la Ville, notamment un employé de la direction générale qui est aussi président - « c’est-à-dire celui qui dispose du carnet de chèques » - d’une grande associatio­n pisciacais­e bénéficiai­re d’une substantie­lle subvention municipale.

« Est-ce que ces agents travaillen­t réellement pour la ville de Poissy, s’interroge l’élu, vu que ces agents membres d’une associatio­n se trouvent en situation de contrôler l’utilisatio­n de la subvention au nom de la Ville et de se l’allouer en passant outre un avis technique défavorabl­e ? »

Il estime que le président mis en cause « devra expliquer ce qu’il a fait des fonds alloués ». Et de poser cette question : « Le président est-il vraiment bénévole ? En observant le dossier budgétaire de l’associatio­n en question, j’ai pu constater des éléments, disons… baroques ! » Nous n’en saurons pas plus. « les éléments servent à l’enquête en cours. »

Enquête préliminai­re qui se poursuit, affirme l’élu. « L’ancienne directrice de cabinet du maire (à savoir Brigitte Ivars-portier qui est par ailleurs la compagne de M. Berçot, ndlr) a été entendue le 26 décembre dernier. »

Quant aux résultats attendus, M. Berçot s’attend à du remue-ménage dans l’entourage du maire, d’ici les prochains mois. « S’il n’y avait rien, vous le sauriez déjà. En tant que haut fonctionna­ire, je ne peux pas me permettre d’avoir la moindre éclaboussu­re sur mon CV. Je laisse la justice travailler, je crois en elle. »

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