Le Courrier des Yvelines (Poissy)
75 ans après, la ville commémore le bombardement du 3 mars
Depuis 1942, la date du 3 mars résonne chaque année d’une façon très particulière au Pecq. En effet, il y a 75 ans, la commune essuyait un terrible bombardement des forces alliées.
47 morts ou disparus
Vendredi dernier, élus, anciens combattants et habitants se sont recueillis devant la plaque de la rue du 3-Mars-1942, dans le quartier Cité, commémorant cet épisode douloureux de l’histoire de Pecq dont le bilan était de 47 morts ou disparus, plus d’une centaine de blessés et 188 logements détruits.
Les versions diffèrent pour expliquer cet événement. Pendant longtemps, il était question d’une « erreur ». En effet, les bombardiers anglo-saxons qui ont lâché leurs bombes sur les quartiers Cité Mexique et du Port étaient censés le faire sur les usines Renault de Boulogne Billancourt. Mais, depuis quelques années, une autre version porte un regard totalement différent.
Erreur ou mission programmée ?
Ainsi, ce bombardement aurait été secrètement programmé et visait à toucher le haut commandement des forces ouest de l’armée allemande installé au Pavillon Henri IV à Saint-germain-en-laye. Une hypothèse qui a fait l’objet d’un ouvrage en 2014 par l’association Culturelle, Artistique, Littéraire Alpicoise (ASCALA), intitulé 3 mars 1942, Le Pecq bombardé par erreur.
Son auteur, Gérard Durand, est arrivé à cette conclusion après deux années de recherches minutieuses dans les archives de la Royal Air Force (RAF), mais aussi dans celles des villes du secteur et du département. Au cours de ce travail, il a notamment eu accès aux comptes rendus de mission des 238 bombardiers ayant participé à l’opération du 3 mars 1942. « Chaque année, je voyais les commémorations de ce bombardement au Pecq expliqué par une erreur, indiquait-il quand nous l’avions rencontré à l’occasion de la sortie de son livre en 2014. Cela me faisait penser à un autre bombardement que j’avais vécu dans une ville de Seine-et-marne en 1944, lui aussi présenté comme une erreur mais qui s’est avéré ne pas en être des années plus tard. J’avais la volonté d’éclairer un point de l’histoire. J’ai apporté ma pierre à l’édifice. Comme toutes recherches scientifiques, ce n’est jamais fini et je n’exclus pas que d’autres puissent trouver des éléments qui aillent dans le même sens. »