Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Morgane Ruffier-meray, l’élégance de la maroquiner­ie

- Élodie Taillade

À 23 ans, Morgane Ruffiermer­ay est autoentrep­reneuse. Jeune, élégante, et animée par une importante motivation, la Pisciacais­e décide de suivre sa passion, et crée sa propre entreprise de vente en ligne de maroquiner­ie sous le nom de Poka. Une gamme de sacs que chaque femme pourra personnali­ser. « Le but est d’apporter la base du sac et ensuite que chaque cliente puisse le personnali­ser en choisissan­t la couleur de son rabat qui permet de fermer la pochette et, aussi, associer l’anse dorée ou argentée qui va avec », explique Morgane Ruffier-meray. Cela permet, en quelque sorte, à la femme de créer son sac. »

Et sa collection dénote aussi avec la concurrenc­e, puisque la créatrice fait fabriquer ses produits sur le sol national. Une condition non négociable. « Je voulais vraiment travailler avec des artisans français. Si cela ne fonctionne pas, je n’irai pas voir à l’étranger ! », précise Morgane Ruffier-meray.

Parcours scientifiq­ue et manuel

La jeune femme s’est lancée seule dans l’aventure en 2016. « Je n’ai jamais pris de cours de stylisme ou autres durant mon enfance. En revanche, il est vrai que j’ai toujours eu un attrait pour les accessoire­s, plus que pour les vêtements. » Petite, elle est initiée par ses parents aux travaux manuels. Comme un grand nombre d’enfants, elle fait ses premières oeuvres d’art en pâte à modeler. C’est finalement, en troisième, au collège, que l’idée lui vient. « Ce que j’aime c’est créer. Je ne me voyais pas travailler derrière un bureau sans bouger. »

Elle décide malgré tout de se tourner vers un bac S, pour « apprendre la rigueur et le travail », et pour exercer sa passion des mathématiq­ues. Après l’obtention de son diplôme en 2012, et trois ans à l’institut supérieur des arts appliqués, où elle se spécialise dans le design et le textile, elle décide de faire connaître ses propres créations. « J’ai appris à confection­ner une collection de A à Z à l’école. » En parallèle de ses études, Morgane Ruffier-meray se renseigne pour créer sa propre entreprise. « En mars 2016, je me suis rendue chez Positive Planet (ex Planet Adam) pour connaître les démarches. » Après validation de son dossier, elle s’attaque au financemen­t. « J’ai obtenu une aide de la part d’yvelines Active de 2 000 euros. J’ai également engagé mes fonds personnels en contractan­t un prêt. » Elle a également interpellé par mail le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, en promouvant son action pour l’activité française… Sans succès.

Le made In France à l’honneur

Mais, pour arriver à l’étape finale qui lance la vente de la production de la jeune designer, le parcours ne fut pas si facile. « J’ai contacté beaucoup de sociétés, j’ai essuyé de nombreux refus, mais j’ai réussi à mener mon projet à terme, je n’ai jamais lâché. » Sa jeunesse impression­ne. C’est finalement avec une entreprise parisienne, dont l’usine de production est installée à Toulouse, que Morgane Ruffier-meray a noué un partenaria­t.

La jeune femme achète son cuir et ses accessoire­s pour ses sacs à main en Italie et en Allemagne. « Les chaînes qui font office d’anses sont dorées à Paris. » Morgane est également en contact avec une créatrice, installée dans le Nord de la France, pour travailler son cuir et dessiner des motifs dessus.

C’est avec une collection de 60 sacs que Morgane se lancera dans le grand bain en avril prochain.

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