Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Antoine Duléry fait son cinéma à Verneuil-sur-seine

Comédien et humoriste, Antoine Duléry, 57 ans, partage son amour du 7e art et de la comédie dans son premier seul en scène à découvrir samedi 11 mars à l’espace Maurice-béjart de Verneuil-sur-seine.

- Propos recueillis par T.R.

Vous venez à Verneuil « faire votre cinéma » sur scène. Est-ce votre façon de ne pas avoir à choisir entre les deux (cinéma et théâtre) ?

Je ne choisis pas, car choisir c’est renoncer. C’est donc ma manière de marier les deux dans un spectacle qui allie le théâtre, le cinéma et le stand-up.

Entre le théâtre et le cinéma, votre coeur balance-til ?

J’aime les deux. J’aime beaucoup le cinéma, car ce n’est jamais pareil. Le théâtre est unique dans ce que je ressens quand les gens rient ou sont émus à la fin. Après, cela reste le même métier. Si je ne faisais que du cinéma, le théâtre me manquerait et inversemen­t. Je pense qu’il faut aller de l’un à l’autre pour être heureux. Le spectacle vivant, c’est le plus grand panard. Quand je jouais La Puce à l’oreille, Jeanpaul Belmondo me l’avait dit. Là, cela fait plus de 300 fois que je joue mon spectacle et je m’éclate toujours autant.

Qu’avez-vous ressenti en voyant Jean-paul Belmondo honoré lors de la dernière cérémonie des César ?

J’étais sur scène, derrière lui. Il m’avait invité. J’ai la chance d’être son ami depuis vingt ans. Je peux dire que j’ai rencontré mon idole de jeunesse. Je l’adore. Il est venu voir mon spectacle trois fois !

Quel regard portez-vous sur l’homme et le comédien ?

C’est le Magnifique. Il a tout fait. Il a travaillé avec les plus grands réalisateu­rs, a tourné dans les films de la Nouvelle Vague, dans des films de cape et d’épée, des polars, des comédies populaires… J’aime la bonne humeur de Belmondo. Quand on est petit on aimerait avoir un père comme lui. L’homme est à la hauteur de son mythe. Il est chaleureux et sympathiqu­e. Il a gardé son âme d’enfant et a toujours la banane. Je vais d’ailleurs vous raconter une anecdote…

Allez-y…

Il y a une dizaine d’années, j’ai présenté Jean Dujardin à Belmondo au cours d’un dîner. Au moment du deuxième OSS 117, il voulait inviter Jean-paul à voir son film en avant-première. Malheureus­ement, il s’est trompé de date, Jean-paul est venu la veille et est reparti. Le lendemain, on fait tous le pied de grue en espérant qu’il reviendra. Après tout, la projection était organisée spécialeme­nt pour lui. Son garde du corps, Joe, arrive seul. Il va voir Jean pour lui dire que Jean-paul s’excuse, il est trop fatigué et ne viendra pas. Jean se décompose… Et là, le garde du corps lui dit que c’était une blague de Jean-paul qui en réalité attendait un peu plus loin dans la voiture !

Comment lui rendez-vous hommage dans votre spectacle ?

Je l’imite, je parle de lui. À chaque fois qu’il se trouve dans la salle, les gens se lèvent et l’applaudiss­ent. À ce momentlà le spectacle s’arrête et mon public devient son public.

Votre spectacle prend la forme d’une soirée entre amis comédiens que vous imitez…

Oui, c’est une fin de repas. Je ne peux pas partir, ma femme m’appelle sans arrêt… Je m’embarque ensuite dans plein d’univers, dans les années 40 avec Louis Jouvet qui rencontre Fabrice Luchini, avec Michel Serrault qui veut jouer les rôles de De Niro… À la fin, je me retrouve seul sur scène, puis tous les acteurs reviennent.

Pourriez-vous imiter des comédiens que vous n’appréciez pas particuliè­rement ?

Non, je n’imite que les gens que j’aime ou admire. Comme a dit Claude Lelouch, ce n’est pas un spectacle où on ricane. J’écorne certains de mes camarades, certes, mais cela reste un exercice d’admiration. L’imitation, c’est un don. Je ne la travaille pas.

Y a-t-il une personnali­té que vous aimeriez pouvoir imiter sans y parvenir ?

Il y en a un que je ne sais pas faire, sauf à tomber dans la caricature, c’est Gérard Depardieu. Je lui rends hommage dans le spectacle.

Le cinéma que vous aimez, c’est quoi et avec qui ?

J’aime les films profonds autant que les comédies. J’aime les films d’haneke, de Verhoeven comme j’aime Camping dans lequel j’ai joué. Le cinéma, à mon sens ce n’est pas ceci ou cela, mais ceci et cela.

Quel est le dernier film que vous avez aimé ?

J’ai vu le dernier Scorsese, Silence qui était un peu long mais avait un certain souffle, Voyage à travers le cinéma français de Tavernier qui m’a fait penser à mon spectacle et surtout Rock’n’roll qui m’a beaucoup fait rire !

Vous avez tourné une nouvelle fois avec Claude Lelouch dans Chacun sa vie qui sort le 15 mars. Comment expliquez-vous cette longue relation qui vous unit ?

On s’est rencontre avec Tout ça pour ça en 1993, puis j’ai tourné dans Les Misérables avec Belmondo. Et depuis, il m’a rappelé à six reprises. C’est un réalisateu­r qui aime travailler avec les acteurs qui aiment improviser, l’insécurité. C’est mon cas. Dans le dernier film, j’ai une scène très drôle avec Jean Dujardin et Johnny.

Quels sont vos liens avec les Yvelines ?

Je ne crois pas être déjà venu à Verneuil, mais je connais les Yvelines pour avoir grandi juste à côté, à Vaucresson et Garches. Pour moi les Yvelines, c’est la forêt de Rambouille­t ou Montfort l’amaury que je trouve très beau. J’ai tourné un film qui s’appelait Victor avec Pierre Richard, dans les studios qui se trouvaient là-bas. Les Yvelines, c’est pour moi une promesse de forêt et de campagne pas loin de Paris.

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 ?? ©Patrick Gaillardin ?? Antoine Duléry évoque notamment Jean-paul Belmondo dans son oneman-show à découvrir à l’espace Maurice-béjart, à Verneuil-sur-seine.
©Patrick Gaillardin Antoine Duléry évoque notamment Jean-paul Belmondo dans son oneman-show à découvrir à l’espace Maurice-béjart, à Verneuil-sur-seine.
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©Patrick Gaillardin Antoine Duléry lève le voile sur ses dons d’imitation, ce samedi à Verneuil.

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