Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Que les actes suivent les paroles
Enzo, Areba et Sandra ont entre 16 et 18 ans. Pour ces lycéens scolarisés à Jean-moulin, au Chesnay, l’élection présidentielle est proche dans le temps mais un peu loin de leur vie quotidienne. Ceux qui sont majeurs voteront peut-être pour la première fois. Ou pas. « Déjà, je ne connais pas tous les candidats. J’en ai écouté certains. Ils disent des bonnes choses mais ils ne font jamais rien après, ils n’assument pas », estime Areba. Pour ces jeunes, les priorités sont nombreuses. « Il faut créer plus de logements et que tout le monde soit à égalité pour en avoir un. J’ai une amie qui a galéré pendant cinq ans avant d’avoir quelque chose. Et il faut aussi faire quelque chose pour les jeunes déscolarisés. Ils ne font rien de leur journée et après ils deviennent des guetteurs pour la drogue. Il faudrait les obliger à faire un service national ou quelque chose dans le genre », plaide le trio.
Côté travail, ces trois-là ne sont pas trop soucieux. L’une veut être infirmière quand les autres s’orientent vers les services à la personne. « Il y aura toujours du boulot pour nous. Mais il faudrait que l’on soit mieux payé et que le futur président fasse attention à la discrimination. Une amie de ma mère a été renvoyée car elle était trop âgée. Elle avait 53 ans et travaillait dans une boutique. C’est normal ça ? », s’inquiète Areba. S’ils rencontraient le président demain, les trois amis seraient unanimes sur un point à améliorer. « Voir des SDF, des femmes avec des enfants dans la rue à notre époque, ça fait mal au coeur. Il faudrait des actions sociales plus concrètes. »