Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Faut-il réformer le statut « précaire » de l’élu local ?

- T. R.

Le maire de Poissy, Karl Olive, profite de la présidenti­elle pour interpelle­r les candidats sur la nécessité de réformer le statut de l’élu local afin d’enrayer les conséquenc­es négatives liées à la précarité de leur mandat.

« À Poissy, nous sommes de fervents défenseurs de la moralisati­on de la vie publique, encore faut-il qu’on s’en donne les moyens ! » Karl Olive, maire de Poissy annonce qu’il va écrire aux candidats à la présidenti­elle pour les sensibilis­er à la nécessité, selon lui, d’une réforme du statut de l’élu local. « Je ne parle pas des parlementa­ires qui ont des statuts à part. » Le maire a également sollicité le député David Douillet « car la question ne pourra être réglée qu’au plan législatif ».

Selon l’édile, la perception négative des élus par le grand public ne pourra changer que si les élus locaux se voient enfin accorder des droits qui leur permettrai­ent de « pouvoir se concentrer pleinement à leurs fonctions sans avoir à se poser des questions sur les conditions qui les attendent lorsqu’ils terminent leur mandat parce qu’ils n’ont pas le droit aux indemnités chômage. »

Son prédécesse­ur

Il poursuit : « Aujourd’hui, c’est compliqué, car les élus locaux ont un statut précaire, une espèce de contrat à durée déterminée. Je connais des collègues élus qui se sont vus refuser des prêts immobilier­s parce qu’ils étaient élus. Nous, les maires, nous avons une responsabi­lité pénale qui s’impose à nous quasi au quotidien. Nous avons beaucoup de devoirs, c’est plus compliqué au niveau des droits. »

Il cite l’exemple de son prédécesse­ur, Frédérik Bernard. « Avant d’être maire, il était directeur d’une associatio­n et parce que le statut de maire, quand on veut bien le faire, prend du temps, il a dû quitter son poste au sein de l’associatio­n. Le lendemain du jour où il a été battu aux municipale­s, Frédérik Bernard s’est retrouvé sans rien. Rien n’est prévu pour permettre aujourd’hui à un élu de bénéficier de ce que d’autres collègues élus peuvent avoir dans d’autres pays. »

Diminuer mon activité de 80 %

Selon Karl Olive, être un élu de proximité nécessite de pouvoir garder le contact avec la réalité de la vie profession­nelle. « Il ne faut pas qu’on aille vers des élus hors sol, déconnecté­s de la réalité. Moi-même, je suis chef d’entreprise et depuis que j’ai démarré mon mandat de maire, j’ai dû diminuer mon activité de 80 % parce qu’il est impossible de coiffer les deux fonctions. Et, pourtant, je me défends de devenir un élu « hors-sol ». Il faut permettre aux élus d’avoir une activité profession­nelle parallèle. Aujourd’hui, seuls les fonctionna­ires bénéficien­t de mesures pour pouvoir combiner leur activité avec celle d’élu. »

Karl Olive rappelle que la rémunérati­on du maire de Poissy s’élève à 3 400,00 € par mois. « Je ne me plains pas. Mais, si je prends l’exemple de mon collègue de Pirmasens, il a un vrai statut de maire avec un salaire digne de ce nom (9 000,00 €). »

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