Le Courrier des Yvelines (Poissy)
« Les élus n’ont pas le droit au chômage »
Le maire de Conflans-saintehonorine approuve l’idée d’une réforme du statut de l’élu local. Laurent Brosse cumule son mandat avec la profession d’avocat qu’il exerçait déjà avant d’être élu en 2014. « Je continue d’exercer deux jours par semaines. C’est compliqué au niveau de la charge de travail, cela nécessite une conciliation à trouver entre les deux même si avec les nouvelles technologies c’est un peu plus aisé qu’il y a vingt ans. »
Poursuivre son activité professionnelle est une nécessité non pas pour des raisons financières mais dit-il pour « avoir les pieds sur terre ». « Cela me permet de prendre les transports en commun, de connaître le monde de l’entreprise et d’avoir une indépendance d’esprit et financière. » Selon lui, nombre d’élus qui n’exercent pas une autre activité professionnelle s’accrochent à leur mandat avant tout pour leur intérêt financier personnel. « Cela ne peut pas fonctionner comme ça. Être élu, c’est d’abord servir les autres et non pas ses propres intérêts. »
Laurent Brosse estime qu’une réforme permettrait de modifier la tentation de faire de la politique une profession. « Aujourd’hui, une personne qui se consacre entièrement à son activité d’élu n’a pas droit aux indemnités chômage lorsque son mandat s’arrête. C’est aberrant lorsqu’on sait l’investissement que cela représente. Or, je pense qu’un élu lâcherait plus facilement un mandat s’il savait qu’il pouvait bénéficier de ces indemnités pour lui permettre de rebondir professionnellement. »
Il souhaite également que pous les élus d’une ville d’une certaine taille où la charge de travail est particulièrement importante, « il faut trouver une solution qui leur permettent de retrouver une activité professionnelle après leur mandat. Actuellement, cette disposition ne s’applique que pour les fonctionnaires. Le statut des salariés privés ne le permet pas. Ce serait à mon sens une solution si on ne veut pas tomber dans une République de fonctionnaires. Il est important d’avoir des élus représentatifs de toute la société. Une telle réforme permettrait également une meilleure représentativité de la jeunesse aussi bien dans les collectivités locales que dans l’activit parlementaire. »