Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Un système pour extraire le lithium proprement
On le trouve un peu partout : dans son téléphone portable, son ordinateur, sa tablette. Là on parle en grammes. Mais avec le développement des voitures électriques, c’est en kilos qu’il faudra compter. Le lithium est une ressource minérale précieuse et pratique : légère et permettant de porter l’énergie. Il y a cependant un hic. Pour l’extraire, il faut utiliser de nombreux composants chimiques ; donc polluants. Et pourtant, le marché ne cesse de croître ; environ 15 % par an.
Avec ces données en main, un ingénieur de La Celle-saintcloud a décidé de lancer sa start-up. Depuis janvier 2016, Geolith cultive un projet. « Je veux extraire du lithium dans le développement durable. Faire en sorte que la France se suffise à elle-même », lance Jean-philippe Gibaud.
Pour y parvenir, cet ingénieur de 59 ans a mis au point un procédé. « Le lithium est très présent dans l’eau, notamment les eaux profondes comme en Alsace. J’ai donc pensé à un système, un peu comme une éponge aimantée, qui va sélectionner le lithium pour le retenir. L’idée est de l’installer sur les sites qui captent la chaleur par la géothermie, lors du retour des eaux vers les sols. Pour une seule installation d’envergure, cela permettrait de produire 250 tonnes par an. Le tout sans pollution chimique ».
Un protype dans les tuyaux
Pour asseoir son projet, Jeanphilippe Gibaud a travaillé avec l’université d’orsay mais aussi des têtes pensantes du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Il se prépare à déposer plusieurs brevets. « En parallèle, j’ai pris des contacts avec de grandes entreprises spécialisées dans l’énergie. Une première lettre d’intention a été signée pour installer un prototype. Si cela fonctionne, nous pourrons passer à l’étape supérieure. Une entreprise pourra construire le modèle d’usine que je lui vendrai puis elle revendra le lithium. »
Le scientifique en a la conviction. Le tout pourra être opérationnel rapidement et surtout couvrir les besoins grandissants de la ressource. « En 2025, le marché représentera 10 milliards de dollars. Il est de 4 aujourd’hui. Car au-delà des batteries, le lithium sert d’autres applications : médicales, aéronautiques, verrerie, céramique, etc. » Une technologie qu’il espère également importer vers d’autres pays, comme les États-unis.