Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Olivier Roncin revient à Jeanne d’albret
Olivier Roncin, président de la société de production Pois Chiche Films, a repris le chemin de son lycée pour venir partager ses expériences, le temps d’une rencontre et d’un échange avec deux classes de première L.
Julie Carrère, coordinatrice de l’événement pour l’association La culture avec la copie privée, présente le dispositif « un artiste à l’école » : « créé en 2012 sur une idée de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, pour sensibiliser les jeunes aux métiers artistiques. Près de cent créateurs, auteurs et artistes se sont déjà prêtés à cet exercice pour des rencontres de qualité, à la fois pédagogique et artistique ».
Un métier ludique
« Je suis assez ému de me retrouver dans cette salle qui n’a pas changé depuis 1969, l’année de mon bac, avoue l’invité. Je me souviens de mon professeur d’histoire-géo qui m’a donné envie de découvrir le monde, ou de celui de français qui m’en a dégoûté ». Olivier Roncin fera pourtant une école de journalisme, et exercera ce métier jusqu’en 1988. « Cela a été mon métier le plus ludique, répond-t-il à la question sur le métier qu’il a préféré. Travailler avec Jean-paul Sartre après avoir eu 0,5/20 en français, c’est jubilatoire ». Après avoir travaillé pour Michel Rocard et Louis Le Pensec, Olivier Roncin devient producteur de films. « J’ai changé trois fois de métier, et je vous souhaite de trouver le métier dans lequel vous vous lèverez tous les matins avec plaisir ».
Sous le feu des questions, l’invité émaille ses réponses d’anecdotes, de souvenirs rappelés avec émotion. À l’élève qui lui demande s’il y a des sujets sur lesquels il préfère travailler, il avoue être à l’aise sur des sujets d’histoire et de société, mais ne pas être très motivé par le sport ou la politique. À la question de Carla « Quelles qualités pour être journaliste ? », il répond qu’il faut une bonne culture générale, beaucoup aimer les gens, être curieux de tout, modeste, aimer se balader dans le monde, et avoir du culot et de la chance.
Réflexion positive sur l’échec
À Camille qui lui demande si des personnes ont marqué sa vie, il cite ses professeurs de lycée ou Aimé Césaire, qu’il considère comme le plus grand poète du XXE siècle. « Que changeriezvous si vous pouviez revenir en arrière ? » lui demande-t-on. « J’aimerais bien réécrire le film de certains événements, mais c’est l’occasion d’une réflexion sur l’échec, et de saisir l’opportunité pour le prendre avec intelligence et philosophie pour rebondir ». En aparté, Carla exprime sa satisfaction sur la qualité et la précision des réponses. « Nous manquons parfois de confiance, et les réflexions sur l’échec nous invitent à ne jamais perdre espoir ».