Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Pierre Vidalis : « C’est un projet qui condamnait le Stade Français »

- Recueilli par Basile Regoli

Annoncé la semaine dernière, le projet de fusion entre le Racing et le Stade Français ne verra pas le jour. Pierre Vidalis, coach du MLSGP et ancien entraîneur d’équipes dans les deux clubs, revient sur ce feuilleton.

Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris ce projet de fusion ?

Je n’ai pas voulu y croire. J’ai pensé qu’il s’agissait d’un canular, d’une blague mais on n’était pas encore le 1er avril. Cela condamnait le Stade Français, un club qui a été champion de France il y a deux ans et qui possède l’un des plus gros budgets du Top 14.

Pourtant on parlait d’une fusion et non d’une absorption d’un club par un autre ?

La nouvelle identité aurait gardé le numéro d’affiliatio­n du Racing, le lieu d’entraîneme­nt aurait été les installati­ons du Racing et les entraîneur­s ceux du Racing. Le Stade Français était cocu dans l’affaire. D’ailleurs, on remarque qu’il n’y a eu pratiqueme­nt aucune réaction de la part des joueurs du Racing. Thomas Savare (Ndlr : le président du Stade Français) voulait simplement vendre le club pour se faire des sous. Dans cette histoire, il n’y avait aucune considérat­ion pour l’humain. Ils ont annoncé ça sans même avertir avant les joueurs et les salariés.

Quelles conséquenc­es cela aurait-il eu pour le rugby français ?

L’existence du rugby parisien passe par des derbys. Ces matches contre le voisin ont toujours eu une saveur particuliè­re. Ils sont très attendus et permettent de faire parler encore plus de notre sport. Qu’est-ce que les jeunes des écoles de rugby des deux clubs auraient pensé ? Le centre de formation du Stade Français aurait été une voie sans issue. Tous ceux qui souhaitent aller au plus haut niveau seraient allés à celui du Racing.

Les joueurs du Stade Français sont en tout cas tout de suite montés au créneau pour faire part de leur opposition à ce projet…

Je pense qu’ils étaient prêts à aller jusqu’au bout dans leur décision quitte à saborder le navire pour qu’il ne soit plus intéressan­t. Faire redescendr­e volontaire­ment l’équipe en Pro D2 ou en Fédérale 1 tout en restant avec une identité Stade Français, c’était une solution.

Toutefois, l’avenir du Stade Français reste toujours flou ?

Il n’y a plus qu’à espérer maintenant qu’un repreneur se manifeste pour reprendre le Stade Français. Il va sûrement y avoir une mobilisati­on de beaucoup d’anciens qui vont proposer une solution. Ils ne retrouvero­nt pas un Max Guazzini qui portera un projet comme il l’a fait mais l’identité du club sous son nom actuel va perdurer. C’est ce qui était important pour beaucoup de monde.

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