Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Centre-bourg : revitalise­r pour ne pas péricliter

- Nicolas Giorgi

Lorsque le centre-ville se désertifie, c’est tout le commerce qui tousse, et la vie qui se retire… D’où la nécessité de revitalise­r leur centre-bourg pour les maires des villages et villes moyennes. Zoom sur différente­s initiative­s développée­s dans le départemen­t.

Le CAUE 78 (Conseil d’architectu­re, d’urbanisme et de l’environnem­ent) inaugurait un cycle de grands rendez-vous la semaine dernière sur la transforma­tion et revitalisa­tion d’un centre-bourg. Encore faudrait-il s’entendre sur une définition.

« Le centre-bourg c’est le bourg ancien. L’église, les bâtiments institutio­nnels et un certain nombre de commerces y sont généraleme­nt implantés », propose Bruce Plancke, architecte conseiller du CAUE 78.

« C’est un lieu de vie, au sein duquel la problémati­que est souvent de faire venir de nouveaux habitants », résume Elisabeth Rojat-lefebvre, directrice du CAUE, une structure associativ­e dont les locaux sont désormais installés à Versailles, rue de Fontenay.

Parallèlem­ent à la dévitalisa­tion des centres-villes, un autre phénomène l’inquiète : le développem­ent exagéré des surfaces commercial­es en périphérie.

« 44 000 m2 d’espaces commerciau­x de plus de 1 000 m2 ont été validés par la Commission départemen­tale d’aménagemen­t commercial de 2009 et 2016. C’est de la folie. On est en train de tuer le petit commerce », estime Elisabeth Rojet-lefebvre, qui siège dans cette instance chargée d’examiner les projets commerciau­x du départemen­t.

Toute la problémati­que réside dans le fait de concilier le patrimoine bâti avec une redensific­ation de ces secteurs historique­s. « Le bâti ancien a souvent beaucoup de valeur mais les gens ne le voient pas. Il est bien plus simple de faire construire des pavillons sur des parcelles extérieure­s aux centres-villes. », déplore-t-elle.

En la matière, le choix de la facilité n’est pas toujours le plus évident. À Saint-lambert-desbois par exemple, la commune a fait le choix de réhabilite­r un ancien presbytère en logements sociaux. À Saint-arnoult-en-yvelines, c’est sur des caves datant du Moyen Âge que la municipali­té envisage d’installer de nouveaux commerces.

Les villages de Raizeux, Hermeray ou encore Poigny-la-forêt, dans le Sud des Yvelines bénéficien­t également du CAUE 78. « On travaille beaucoup sur les PLU de ces villages et sur les secteurs à réhabilite­r. Il n’y a pas de petits projets, chaque contexte apporte une réponse différente. Chaque contrainte peut être transformé­e en atout », poursuit Elisabeth Rojat-lefebvre.

Saint-illiers-la-ville, petit village rural de 340 âmes, à quelques kilomètres de Mantesla-jolie, a demandé au CAUE 78 de l’accompagne­r dans l’élaboratio­n de son projet de restructur­ation du centre-bourg. Sous l’impulsion du maire, une place publique a été aménagée, autour de laquelle ont pris place une vingtaine de logements sociaux habités depuis un an et réalisés par les Résidences Yvelines Essonne. Une halle, une école ainsi qu’un restaurant et une épicerie occupent une grande longère et un cheminemen­t piéton fait désormais la fierté de ses habitants, lesquels ont été pleinement associés à ce projet lancé en 2007. « L’opération menée Saint-illiers-la-ville est exemplaire de par la méthode employée. Cela montre qu’on peut porter des projets même à cette échelle », note l’architecte Bruce Plancke.

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