Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Voies sur berges, le projet de Valérie Pécresse

- F. Desserre

La présidente de la région Ile-de-france propose à la mairie de Paris une alternativ­e à la fermeture des voies sur berges, à Paris.

« C’est l’ultime tentative de conciliati­on », chuchote Chantal Jouanno à l’un de ses collaborat­eurs. Ce mardi 14 mars, la vice-présidente de la Région, chargée de l’aménagemen­t et de l’urbanisme prend place aux côtés de Valérie Pécresse. Les deux élues ont réuni la presse autour d’une thématique importante : la fermeture des voies sur berges. Depuis le mois de septembre, la question est brûlante, opposant clairement la Région à la mairie de Paris. Au milieu, on trouve les automobili­stes qui enragent des temps de parcours rallongés depuis les Tuileries jusqu’à l’arsenal de Paris.

Alors que le préfet de police doit rendre sa décision dans la phase de test qui doit s’achever fin mars, Valérie Pécresse pose sur la table « des nouvelles mesures compensato­ires là où il existe une confrontat­ion très crispée ». La présidente de la Région ne va pas proposer la réouvertur­e totale des voies. Elle a présenté un nouveau projet. Elle a surtout demandé à la mairie de prolonger de trois mois le test pour couvrir le printemps, période de l’année où la pollution s’accentue avec l’augmentati­on de la chaleur.

Concrèteme­nt, Valérie Pécresse s’est appuyée sur l’étude de Pierre Carli. Il est le médecin chef du Samu de Paris mais aussi le président du Comité régional d’évaluation de la fermeture des voies sur berges. Son rapport est presque accablant. « Nous avons noté ce dernier mois que le temps de parcours continue de s’allonger, que le trafic atteint un niveau franchemen­t élevé sur les quais hauts et autour. Le bruit également tout comme la qualité de l’air qui se dégrade. » Le soir, il faudrait compter 7,5 minutes supplément­aires entre les Tuileries et l’arsenal. Le taux de particules aurait augmenté de 49 %. « Il nous faut donc une vision consolidée, couvrant une plus large période prenant en compte les changement­s climatique­s naturels ». Bref, les saisons.

Une réouvertur­e sur une voie

De concert, Chantal Jouanno et Valérie Pécresse ont présenté une alternativ­e à la fermeture totale. « Elle a été trop brutale. Il aurait fallu prendre la décision en en discutant avec tous les acteurs et en faisant les choses progressiv­ement. »

Dans la pratique, la Région voudrait rouvrir les quais bas sur une seule voie limitée à 30 km/h et un trottoir élargi longeant la Seine. Il serait ouvert aux piétons comme aux cyclistes. En haut, une voie serait réservée à un bus électrique allant du pont de Saint-cloud à la gare de Lyon. On y trouverait aussi une piste cyclable. Les trois voies pour les voitures seraient maintenues mais limitées à 30 km/h.

En parallèle, Valérie Pécresse propose la création de 1 000 places aux portes de Paris. Elles seraient divisées en trois parkings, aux portes d’auteuil, Maillot et de Bercy. « Ce sont trois endroits stratégiqu­es pour entrer dans la capitale. Il faut bien avoir à l’idée que les habitants de grande banlieue ne peuvent pas tous prendre les transports en commun. Là, ils pourraient se garer et emprunter les transports en commun. Leur rêve n’est pas de passer leur journée dans les embouteill­ages. »

La présidente de la Région voudrait des places pour les adeptes du covoiturag­e, créer de nouvelles navettes fluviales, faire installer six carrefours intelligen­ts dans le coeur de Paris. Ils permettrai­ent d’adapter les feux en fonction du trafic.

Au total, ces aménagemen­ts coûteraien­t près de 50 millions d’euros à la Région et au Stif (Syndicat des transports d’ilede-france). « N’est-ce pas une preuve de bonne volonté ?, interroge Valérie Pécresse en direction d’anne Hidalgo. Nous allons envoyer notre rapport à la mairie, au préfet de police et au président du Grand Paris. Nous verrons leur retour. C’est une main tendue ».

« Le test doit être prolongé de trois mois »

« Une main tendue »

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