Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Baisse des vitesses et apprentiss­age de la mobilité

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La FUB (Fédération des usagers de la bicyclette) demande depuis de nombreuses années que deux mesures soient adoptées pour améliorer la sécurité des personnes circulant en ville à vélo : généralisa­tion de la ville à 30 km/h (à l’exception des grands axes pouvant rester à 50 km/h à condition d’être dotés d’aménagemen­ts cyclables de qualité) et apprentiss­age systématiq­ue du vélo à l’école avant l’entrée au collège. Ces mesures s’attaquerai­ent aux causes des accidents, alors que le casque ne peut qu’en limiter les conséquenc­es, à condition d’être parfaiteme­nt ajusté. Le choix de porter ou non un casque, surtout en ville, doit rester libre. La FUB reconnaît qu’il y a des domaines de pertinence du casque mais en fonction de l’usage et du contexte et non d’une limite arbitraire d’âge.

En effet, l’usage d’un casque est indispensa­ble quel que soit l’âge dans trois situations : au stade de l’apprentiss­age, en compétitio­n ou encore en pratique sportive à risque. La FUB souligne cependant que son obligation, outre le fait qu’elle ne s’attaque nullement aux causes des accidents (vitesse des voitures, défaut de maîtrise du cycliste), peut induire des comporteme­nts à risque chez des jeunes qui se croient ainsi à l’abri de tout choc. A l’inverse, cette obligation transmet aussi aux parents un message qui est faux : le vélo serait dangereux. La FUB rappelle par ailleurs que dans les pays européens où la pratique quotidienn­e du vélo est beaucoup plus répandue (Allemagne, Pays-bas, Danemark), il n’existe pas de mesure similaire à celle que vient de prendre la France.

Même si elle reste limitée aux moins de 12 ans, le message que sous-entend cette obligation aura inévitable­ment un effet dissuasif sur l’utilisatio­n du vélo en ville, alors que sa pratique quotidienn­e donne une solution concrète pour remplir les recommanda­tions de l’organisati­on mondiale de la santé d’une activité physique quotidienn­e pour prévenir les problèmes de santé liés aux modes de vie actuels et notamment à la pandémie de sédentarit­é. L’entrée au collège se faisant vers 11 ans, cette dissuasion arrive au mauvais moment dans l’évolution de l’enfant vers son autonomie, et pour son ouverture à une mobilité responsabl­e non polluante.

Le vélo n’est pas dangereux en soi si on sait en maîtriser les risques. C’est de ne pas en faire qui est dangereux en termes de santé publique, alors que progressen­t non seulement surpoids et obésité, mais plus généraleme­nt toutes les affections longue durée, plombant les comptes de la Sécurité sociale. Ainsi les jeunes ont perdu pas moins de 25 % de capacité cardiovasc­ulaire par rapport à leurs prédécesse­urs d’il y a à peine 40 ans : une véritable bombe à retardemen­t. L’urgence est donc de faire marcher et pédaler une génération en addiction aux écrans, qui n’a jamais pris goût à l’activité physique quotidienn­e.

Pour permettre l’essor de cette pratique salvatrice pour la santé, la FUB appelle fortement la Sécurité routière et la collectivi­té nationale à s’attaquer aux causes des accidents à vélo en ville, sans pénaliser sa pratique.

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