Le Courrier des Yvelines (Poissy)
L’anniversaire tourne au cauchemar
Il a raconté à l’audience que, ce soir-là, il avait bu, beaucoup, « de la bière, du whisky, du vin » et même fumé un joint de cannabis. Jugé le jeudi 16 mars pour violence aggravée sur deux personnes, dont un policier, Pierre connaîtra son sort ce jeudi 30 mars.
Fracture de la mâchoire et deux dents arrachées
Que s’est-il passé le 10 janvier dernier ? Pierre, qui habite chez ses parents à Orgeval, fête ce soir-là son 20e anniversaire dans un pub de Saint-germain-en-laye. Mais le coeur n’y est pas. Le jeune homme vient de perdre, la veille, un ami très proche dans un accident de la route. Il boit plus que de raison, s’énerve pour un rien, irrite la clientèle par son comportement. Soudain, les esprits s’échauffent à proximité du billard. Invectives, insultes et, enfin, coups. Une bagarre générale éclate. Elle se poursuit jusque dans la rue.
C’est là qu’un client tente d’intervenir, de jouer les médiateurs et de calmer le jeu. Pour toute discussion, Pierre le frappe au visage. Sa victime s’écroule au sol. La suite est un déferlement de violence. Un coup de pied à la face, puis un autre à la tête. La victime gît inanimée sur la chaussée. Son visage est en sang. Les témoins raconteront avoir pensé qu’elle était morte.
La police arrive sur les lieux quelques secondes plus tard. Le commissariat n’est en effet situé qu’à une vingtaine de mètres seulement du bar. Pierre est incontrôlable. Avant d’être maîtrisé, il a encore le temps de frapper un fonctionnaire au genou. Ce dernier s’en tirera avec une entorse.
L’état de la victime de Pierre est, lui, plus préoccupant. À l’hôpital, on lui diagnostiquera une fracture de la mâchoire. La violence de l’attaque lui a également fait perdre deux dents. « Il était complètement défiguré », a fait remarquer son avocate, qui s’est vu accorder le renvoi de l’audience sur les intérêts civils à une date ultérieure. « À ce stade, mon client a déjà déboursé 7 950 euros pour la réparation de ses dents. Mais le traitement va durer encore 6 à 8 mois. »
Devant les juges, Pierre n’a pas cherché à se dérober de sa responsabilité, même s’il a assuré, malgré trois témoignages à charge concordants, « ne pas avoir frappé au sol ». Le jeune homme, qui devait intégrer l’armée et le corps des sapeurs de combat ces jours-ci, n’avait jusquelà jamais fait l’objet d’une quelconque poursuite ou condamnation.
8 à 10 mois avec sursis requis par la procureure
La procureure, plutôt clémente, a requis une peine d’emprisonnement allant de huit à dix mois assortie d’un sursis et d’une mise à l’épreuve.
« Ses parents sont catastrophés, a souligné son avocat. Son père est militaire, sa mère fonctionnaire. Je demande simplement la non-inscription au casier judiciaire de sa condamnation. Dans le cas contraire, il ne pourrait plus alors intégrer l’armée. »