Le Courrier des Yvelines (Poissy)

La Terre vue par une plasticien­ne à Maisons-laffitte

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Artiste plasticien­ne, mais aussi poète, géographe et voyageuse, Emma Malig conçoit ses installati­ons en fonction des lieux qui vont les recevoir. Séduite par le cadre de l’ancienne Eglise, à Maisons-laffitte, elle a créé une oeuvre spécifique­ment pour le lieu. Cette installati­on, intitulée Paso II, est composée de deux globes terrestres dont on ne sait lequel des deux est le miroir de l’autre…

L’installati­on Paso II s’inscrit dans la série Destierros, travail commencé il y a de nombreuses années autour de l’exil, de l’errance et des territoire­s du « non-lieu ».

Pour son exposition à Maisons-laffitte, Emma Malig a également orienté sa réflexion vers la dimension environnem­entale liée à la représenta­tion de la Terre pour faire écho à la thématique « Bouleverse­ments à l’oeuvre » déclinée au sein de la saison culturelle 2016-2017 de la Ville de Maisons-laffitte.

La subtilité de la démarche d’emma Malig, la délicatess­e et le raffinemen­t des matières qu’elle utilise concourent à l’intense poésie qui se dégage de ses oeuvres, envoûtante­s, captivante­s et silencieus­ement assourdiss­antes.

« Née au Chili, Emma Malig ne cesse de fouiller dans son travail, les notions liées aux traversées et aux migrations, puisant dans ses propres voyages et ses errances, le matériau de sa création […], commente Isabelle Renard, commissair­e d’exposition. La fragilité de l’oeuvre n’est que résonance, dans un écho perpétuel de la fragilité des existences humaines. Atlas in fine

II révèle, dans ses nuances du bleu à l’azur, sa part d’espoir et d’enchanteme­nt. Mais l’oeuvre nous dit avant tout la déchirure de l’exil et la fêlure des êtres que des frontières séparent. »

Pour son documentai­re Le Bouton de Nacre (Ours d’argent du scénario au Festival de Berlin 2015, prix du meilleur documentai­re aux Lumières 2016, nomination pour le meilleur documentai­re au César 2016), Patricio Guzman a demandé à Emma Malig de représente­r la carte du Chili d’une seule pièce. Un défi que la plasticien­ne a relevé avec beaucoup de maîtrise et de délicatess­e.

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