Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Virginie Hocq décoiffe à Verneuil, le 31 mars

- Propos recueillis par T.R.

Vendredi 31 mars, l’humoriste belge Virginie Hocq, 42 ans, se produira sur la scène de l’espace Maurice-béjart à Verneuil-sur-seine. Elle interpréte­ra une galerie de personnage­s cocasses et se glissera même dans le costume de Marie-antoinette.

Vous avez créé votre spectacle Sur le fil en 2014, comment a-t-il évolué au fil du temps ?

Avec Isabelle Nanty, nous souhaition­s que le spectacle soit abouti dès la première représenta­tion. C’est comme ça que je fonctionne pour tous mes spectacles, je ne fais pas de période de test ou de rodage, par exemple. Après, les choses se patinent comme un meuble, cela devient peut-être plus fluide, plus rythmé, mais rien n’a foncièreme­nt changé.

Parmi les personnage­s que vous interpréte­z : Marieantoi­nette. Pourquoi l’avoir choisie ?

Je suis passionnée par les figures historique­s féminines dont on connaît le nom mais pas la vie. J’ai lu des biographie­s sur elle, de la même façon que sur Frida Kahlo ou Joséphine Baker, par exemple. Je trouvais chouette l’idée de pouvoir en retirer quelque chose et de permettre d’entendre le personnage. Je lui ai ajouté un petit accent belge et un cheveu sur la langue. Comme il n’y a pas d’enregistre­ment sonore d’elle, on ne sait pas, peut-être en avait-elle un ? Je pourrais faire un spectacle entier sur elle. Bien sûr, je l’ai romancée, je l’ai rapprochée de mon imaginaire. Pour moi c’est une femme qui a dû affronter des vents contraires.

Vous ne vous moquez pas d’elle ?

Non, tous mes personnage­s sont des femmes écorchées qui ont vécu des choses pas drôles mais dont on peut tirer quelque chose de positif. Ce spectacle n’est pas un bilan de ma vie. J’ai aussi voulu rendre hommage à des femmes du passé qui ont osé faire des choses et ont réussi à s’imposer.

Êtes-vous venue au château de Versailles pour faire des recherches sur Marie Antoinette ?

Non. Je suis venue le visiter il y a longtemps. Je me suis inspirée de livres que j’ai lus. Au départ le sketch faisait vingt minutes, j’ai dû le rétrécir.

Si vous pouviez troquer votre vie avec celle d’un autre, qui choisiriez-vous et pourquoi ?

Comme je le disais, ce spectacle n’est pas une thérapie. Dès l’âge de 8 ans, j’ai voulu faire du théâtre. Je viens du conservato­ire, je savais que ça allait être difficile, que ça risquait de ne pas marcher. Je ne m’imaginais pas faire de la télé ou du cinéma. Aujourd’hui, je préfère rencontrer des gens passionnés et rester à ma place. Mon objectif principal, c’est d’être heureuse.

Auriez-vous pu devenir hôtesse de l’air comme dans le spectacle ?

Non. Mes personnage­s sont inspirés de vies qui se présentent à moi. Je prends régulièrem­ent l’avion et je remarque ces hôtesses qui montrent toujours les mêmes gestes de secours que personne ne regarde et qui après ferment leur petit rideau. Je reviens de Porto-vecchio et j’ai posé la question à une des hôtesses : « une fois que vous avez tiré le rideau, vous ne souriez plus; n’est-ce pas ? » « ,Oui c’est vrai » m’a-t-elle répondu.

Je ne fume pas, mais l’idée de l’institutri­ce qui décide de devenir modèle pour les paquets de cigarettes est venue en regardant ces images affreuses sur les paquets. Dans le spectacle, elle a une vilaine voix, mais elle a réussi à créer son business. C’est la vie, avec ses moments difficiles mais aussi ceux d’humour, d’humanité et de poésie.

Isabelle Nanty signe la mise en scène. Comment définiriez-vous son empreinte sur votre travail scénique ?

Elle est plus directrice d’acteurs que metteur en scène. J’étais comme une éponge qu’elle pressait. Vu qu’elle avait fait des spectacles pour des humoristes connus, je pensais qu’elle avait une recette miracle. Pas du tout. Elle a proposé tout simplement de me faire confiance en me disant : « Tout est en toi ». J’ai besoin d’être rassurée et elle m’a accompagné­e, j’étais comme une pâte à modeler. Par exemple, elle proposait un thème et me disait : essaie de faire une improvisat­ion puis de rassembler les deux idées. C’est quelqu’un de bosseur. Elle savait où elle allait.

Vous intéressez-vous à la campagne présidenti­elle française ?

Non, je n’en ai pas envie. J’ai regardé un petit peu le débat. Je trouve que les gens sont bombardés comme des poulets sans tête. Qu’on laisse le choix aux gens ! Après, si vous vous attendez à un spectacle politique, vous ne serez pas au bon endroit avec moi. D’autres le font très bien. Je suis belge, mais je ne parle pas de ma belgitude. J’aime le burlesque, imaginer des choses invraisemb­lables…

On vous verra le 27 septembre dans l’adaptation ciné du Petit Spirou. Qu’est-ce qui vous a attirée dans cette aventure ?

Le réalisateu­r Nicolas Bary qui m’a proposé le rôle. Le fait de jouer avec Pierre Richard. J’ai aussi fait une super rencontre avec Natacha Régnier. Je joue la directrice de l’école de grooms dans laquelle le Petit Spirou fait sa rentrée. Mon personnage est sévère et autoritair­e.

Vous êtes-vous inspirée de directrice­s d’école que vous avez connues ?

Peut-être. En maternelle, la directrice avait un chignon et on nous avait dit que si elle retirait son chignon, elle pouvait nous étrangler avec ses longs cheveux. C’est quelque chose qui m’a marquée !

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