Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Le COPRA s’invite à la présidentielle
Le Collectif pour la protection des riverains de l’autoroute 184 devenue A104 (Copra 184) profite de la campagne présidentielle pour demander aux principaux candidats de dévoiler leur position relative au prolongement de la Francilienne jusqu’à Orgeval.
« Annulation définitive de la décision du ministre des Transports en date du 24 octobre 2006 (choix du tracé dit vert), libération des emprises foncières qui correspondent au tracé vert et au tracé rouge, abandon de tout projet à caractère autoroutier en zones urbanisées sur le territoire situé entre Méry-sur-oise et Orgeval, élaboration de solutions alternatives d’aménagement des transports, accélération de la réalisation de la Tangentielle ferrée de Saint-quentin-en-yvelines à Cergy, étudier des travaux d’aménagement de la RN184 en créant des carrefours dénivelés pour fluidifier la circulation et en augmentant la protection des populations… »
Cette longue liste de demandes a été adressée aux cinq principaux candidats à la présidence de la République par le Collectif pour la protection des riverains de l’autoroute 184 devenue A104 (Copra 184). « Nous leur avons également demandé de nous faire part de leurs propositions sur le sujet, indique Christiane Paravy, présidente du collectif. Dès que nous aurons les réponses, nous les communiquerons. »
« Nous ne lâcherons pas ! »
Depuis 1991, le Copra 184 ne désarme pas et poursuit son combat à l’encontre du projet national de prolongement de la Francilienne (A104) entre Méry-sur-oise et Orgeval. « Nous sommes exemplaires dans notre lutte, s’enflamme Victor Blot, fondateur du collectif. Si nous n’avions pas d’arguments solides, nous n’aurions pas cette détermination. Nous regroupons 17 associations, plus de 14 000 adhérents et sympathisants à travers douze comités de ville et nous avons 115 membres au conseil d’administration. Nous possédons une réelle connaissance du dossier, nous sommes devenus des experts et nous ne lâcherons pas ! »
Les arguments avancés aujourd’hui sont clairs, ainsi que le résume Laurent Lantoine, porteparole du collectif. « Depuis 2006, le contexte a changé. La population a augmenté avec des dizaines de milliers d’habitants supplémentaires. Un tracé en milieu urbain mettrait en danger un nombre croissant d’habitants. » Il estime que le contenu du dossier présenté à l’époque par le maître d’ouvrage est aujourd’hui caduc. « Tout est à revoir : étude de trafic, émission de gaz à effet de serre… Le dossier s’appuie sur des bases qui ne sont plus tangibles. »
« Être force de proposition »
La question de la santé est au coeur des préoccupations du Copra 184. « Ce projet va arroser 300 000 personnes de produits (particules fines et composés volatils) qui constituent un véritable danger pour la santé. Entre 16 000 et 18 000 personnes meurent chaque année en raison de la pollution atmosphérique générée par la circulation routière. Des réponses doivent être apportées ! »
Réponses qui selon le collectif ne peuvent prendre en aucun cas la forme d’un aménagement autoroutier à ciel ouvert. « Comment imaginer engouffrer 3,2 milliards d’euros dans 22 km d’autoroute ? C’est du délire », s’exclame Laurent Lantoine. Nous allons demander aux élus (maires, députés, président de la République) qu’ils s’investissent dans des transports d’avenir. Il faut arrêter le tout routier. Nous souhaitons être force de proposition pour des solutions concrètes et efficaces qui répondent aux besoins de développement. »
Christiane Paravy a exprimé de son côté l’inquiétude du collectif vis-à-vis du plan « antibouchon » de la Région. « Avec Valérie Pécresse, on revient au tout routier. L’ancien président, Jean-paul Huchon ne voulait pas financer le tracé vert de l’a104 et il disait être d’accord pour un prolongement à condition qu’il ne soit pas en zone urbanisée. Ici, même si la Région ne parle pas de financement, elle met tout de même en avant le projet. »
« Nuisances phénoménales »
Enfin, le Copra rappelle son opposition ferme au pont d’achères (liaison entre la RD30 et la RD190) qu’il qualifie de « A 104 bis » ainsi qu’au deuxième projet en suspens de Ports de Paris : aménager une plateforme multimodale dédiée au trafic de conteneurs sur 300 ha à Achères en face de la vieille ville de Conflans-sainte-honorine. « Ce sera comme à Gennevilliers : sur 300 ha, nous verrons 300 000 conteneurs sur sept étages remplis de produits frelatés chinois, affirme Victor Blot, Conflanais depuis quatre générations. Si cela se faisait, Conflans et toute la région seraient foutues avec des nuisances phénoménales ! » Et Christiane Paravy rappelle que ce deuxième projet nécessiterait de s’appuyer sur l’a104. « Ports de Paris l’a toujours affirmé. »
En attendant l’assemblée générale programmée le 27 novembre à 20 h au complexe sportif du Plateau à Orgeval, le Copra 184 réfléchit à organiser des animations pour « faire découvrir aux populations le cheminement du tracé vert et le patrimoine local à préserver d’orgeval à Pierrelaye ».