Le Courrier des Yvelines (Poissy)

En selle vers le futur

- David Goudey

Les défenseurs du champ de course et centre d’entraîneme­nt ont des idées, des projets et un réseau pour assurer sa pérennité.

Le changement, c’est maintenant ! Ainsi pourrait-on résumer la soirée de rencontres et d’échanges organisée le samedi 31 mars à l’hippodrome de Maisons-laffitte, dans le hall des parieurs, par le réseau « Maisons-laffitte Connection » en partenaria­t avec France Galop et « Sauvons Maisons-laffitte », l’associatio­n de sauvegarde du site hippique mansonnien.

À l’heure où l’avenir de l’hippodrome et du centre d’entraîneme­nt s’écrit toujours en pointillé, ils sont nombreux à penser que la pérennité de l’activité équine séculaire du site passera par l’innovation et la création de revenus annexes.

Pour propulser dans le futur le monde des courses, l’équipe de Caroline Ehrwein-ellwood, fondatrice de « Maisons-laffitte Connection » et vice-présidente de « Sauvons Maisons-laffitte, avait convié les profession­nels du secteur, propriétai­res, entraîneur­s, cavaliers et jockeys, à venir découvrir celles et ceux qui ont des idées, des projets et les réseaux pour doper l’activité de l’hippodrome.

Premier enseigneme­nt l’initiative a été une vraie réussite puisque le rendez-vous a attiré près de 300 personnes, le député-maire mansonnien Jacques Myard en tête. Ce dernier a rappelé que la récente modificati­on du plan local d’urbanisme protégeait le site. « Mais ce n’est pas suffisant, il faut du contenu et pas seulement le contenant. »

Miser sur l’essor du sport électroniq­ue

Ce fameux « contenu » était au coeur des interventi­ons successive­s qui ont suivi. L’agence digitale WM 360 est ainsi venue annoncer qu’elle travaillai­t sur une applicatio­n mobile, dont la version définitive devrait être opérationn­elle en septembre, pour les habitués des jeux. « Car ce sont eux qui attireront un public plus jeune. » Mehdi Sakali, le président-fondateur de la World Gaming Fédération, imagine lui installer des bornes de jeux vidéo en libre-service, « et pas seulement les jours de courses », et parie sur le développem­ent du E-sport et « les 2 milliards de joueurs numériques à travers le monde ». « On peut aussi créer des rendez-vous calqués sur celui que nous avons organisé au stade Jean-bouin en novembre en partenaria­t avec le Stade Français et la mairie de Paris. » La première édition de Versus Stadium, un tournoi sur plusieurs jeux, avait réuni près de 1 000 spectateur­s et 500 joueurs. « À 10 € l’entrée pour le public et de 15 à 30 € pour le joueur en moyenne, le E-sport peut générer d’importante­s recettes. On peut aussi réfléchir à la création d’un jeu. Certains ont même évoqué l’organisati­on de compétitio­ns de drones. « À l’hippodrone », évidemment.

Jean-françois Caillard, le directeur d’exploitati­on du NUMA, qui a notamment incubé Blablacar ou Criteo, était aussi présent pour apporter son expérience en matière de développem­ent d’écosystème­s à la pointe de l’innovation. Car la grande idée de Caroline Ehrwein-ellwood est là, dans l’installati­on sur l’hippodrome d’un incubateur de startup, sur le modèle par exemple du pôle de compétitiv­ité Hippolia de Colombelle­s (Calvados).

Installer un incubateur d’entreprise­s

La filière équine regorge en effet de jeunes entreprise­s tournées vers le futur. Equimov, sorte de Airbnb du monde du cheval, Coho, Arioneo et Camynoo - qui développen­t des objets connectés d’analyse des paramètres du cheval (performanc­e, santé, sécurité… - ou encore Pollair, qui conçoit des produits naturels préservant l’animal des insectes, sont ainsi venus parler de leur concept. « Imaginez toutes ces énergies réunies ici, nous a confié Caroline Ehrwein-ellwood. Un incubateur, ce sont aussi des rentrées de loyers et de taxes profession­nelles. Et aussi une belle vitrine pour Maisons-laffitte. » La balle est désormais dans le camp de France Galop.

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