Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Quand Emmanuel Lamy perturbe la collecte du Sidaction

- Kphilippe Roudeillat

Vendredi 24 mars, Emmanuel Lamy serait intervenu auprès d’une équipe effectuant la collecte du Sidaction pour lui demander de partir. Devant son refus, il a appelé la police municipale.

Les 24, 25 et 26 mars derniers avait lieu la campagne lancée par l’associatio­n de lutte contre le sida, reconnue d’utilité publique, Sidaction. Trois journées mises à profit pour (re) sensibilis­er et récolter des dons, notamment pour la recherche contre le Sida. Campagne nationale, cette édition 2017 aura connu une tournure tout à fait inédite à Saintgerma­in-en-laye. En effet, alors qu’il était posté devant la sortie du RER A, le vendredi 24 mars, le groupe dépêché pour l’opération a vu le maire de la commune, Emmanuel Lamy, venir à sa rencontre.

Le maire aurait exigé le départ de l’équipe

Loin de vouloir verser son obole, l’élu leur aurait intimé l’ordre de cesser immédiatem­ent leur collecte et de bien vouloir quitter les lieux. « Il ne s’est pas présenté aux personnes de l’équipe qui ne le connaissen­t pas, explique Jérôme André, président D’HF Prévention responsabl­e de l’organisati­on de l’opération sur Saint-germain-en-laye. Il leur a dit qu’elles n’avaient pas les autorisati­ons pour faire une collecte et qu’elles devaient partir immédiatem­ent, alors que cette campagne du Sidaction disposait de toutes les autorisati­ons nécessaire­s notamment préfectora­les. C’est totalement incroyable et lamentable une telle attitude. »

Interventi­on de la police municipale

Devant le refus de l’équipe de partir, l’édile aurait décidé de mettre à exécution l’une de ses menaces consistant, avant de quitter les lieux, à appeler la police municipale. Une fois sur place, les fonctionna­ires leur auraient, à leur tour, demandé de cesser la collecte et de partir. Très insistants, les policiers municipaux auraient également tenté d’effectuer un contrôle d’identité, histoire de mettre encore un peu plus la pression. Rappelons que ces derniers sont habilités uniquement à relever l’identité d’un contrevena­nt pour dresser des procès-verbaux pour les infraction­s qu’ils constatent : contravent­ions aux arrêtés municipaux ou au Code de la route (pour le stationnem­ent notamment). Ils ne peuvent pas, en revanche, procéder à un contrôle d’identité.

Contacté par téléphone par son équipe, Jérôme André aurait demandé aux personnes présentes d’appeler la police nationale pour tenter de mettre fin à cette situation qui empêchait le bon déroulemen­t de la collecte.

« Les policiers municipaux ont fini par partir et une patrouille de la police nationale s’est déplacée, mais elle n’est pas intervenue, ajoute Jérôme André. J’ai contacté le cabinet du maire où l’on s’est excusé pour ce qui s’est passé. Ils m’ont dit que nous aurions prochainem­ent une réunion avec eux. »

« Que le maire complète le manque à gagner »

Si elle a lieu, le responsabl­e D’HF Prévention a bien l’intention de demander que le maire complète sur « ses deniers personnels » le manque à gagner consécutif à son interventi­on.

« Pendant plus d’une heure, la collecte n’a pas pu se dérouler normalemen­t. L’équipe était encadrée par des policiers municipaux, ce qui ne poussait pas les gens à donner. »

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