Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Power Rangers

- DE DEAN ISRAELITE Pierre Limat

À défaut (ou en attendant) de voir les Pokemon le faire à nouveau, c’est une autre série de notre jeunesse qu’il passe aujourd’hui du petit au grand écran. Mais ce n’est pas la première fois non plus : lancés en 1993 aux Etats-unis, les Power Rangers ont eu droit à un long métrage de leurs aventures deux ans après. Avec les mêmes casting et budget pour un résultat joyeusemen­t ridicule. Plus encore que le concept de base, qui voit cinq adolescent­s marginaux se muer en super-héros après une rencontre avec des extraterre­stres et qui fait surtout figure de plaisir coupable, avec ses monstres en mousse et ses scènes d’action achetées au Japon et collées avec les séquences de dialogue mises en boîte outre-atlantique. Mis en scène par Dean Israelite, à qui l’on doit le « Projet Almanac » de 2015, le film ne change pas la base du récit. Ou presque, puisqu’il s’ouvre très loin dans le passé pour nous dévoiler les origines assez surprenant­es de Zordon et Rita Repulsa, futurs mentor et ennemie des héros. Une ouverture plutôt réussie que l’on aurait aimé voir durer plus longtemps, quitte à raccourcir la suite, ce qui n’aurait pas été un gros problème. Malgré les intentions de vouloir jouer la carte du réalisme et de se focaliser sur les personnage­s plus que sur le spectacle, il ne se passe pas grand-chose de passionnan­t pendant près de quatre-vingt-dix minutes, la faute à des acteurs peu charismati­ques dans des rôles qui ne sont pas plus profonds. Mais on notera que la diversité est au coeur des débats (le quintet compte notamment un Afro-américain autiste, une latino homosexuel­le…) et que bon nombre des problèmes que connaissen­t actuelleme­nt les jeunes sont évoqués, de façon plus ou moins poussée. Sauf que les efforts ne sont pas aussi payants que lorsque la méchante, gros point fort du film incarné par Elizabeth Banks, est à l’écran, ou que les Power Rangers entrent vraiment en action, avec armures et robots, pour un dernier acte fun à défaut d’être fin. Comme la bande-annonce d’une suite qu’il ne nous déplairait finalement pas de voir. Car bien que bancal et trop long, cet opus n’est pas la catastroph­e redoutée en paraîtrait presque attachant pour lui laisser une seconde chance.

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