Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Tarifs de cantine : les familles mises à contributi­on

- S.R.

Confrontée à un manque d’un million d’euros dans son budget, la commune a décidé de mettre en place un quotient familial à trois tranches appliqué aux tarifs de la restaurati­on scolaire au grand dam de l’opposition et de la FCPE.

Exposée à des « contrainte­s économique­s », et notamment à une baisse de l’attributio­n de compensati­on intercommu­nale, la municipali­té a besoin de faire entrer de l’argent dans ses caisses. Elle a donc décidé de mettre les familles montessonn­aises à contributi­on et d’instaurer un quotient familial à trois tranches qui va s’appliquer aux tarifs de la cantine scolaire.

« Par rapport à notre budget de 2016, nous devons faire face à un écart d’un million d’euros », a expliqué le maire-adjoint au pôle finances, Jean-claude Fichet.

La ville va vendre une partie de son patrimoine immobilier, augmenter les tarifs des services ainsi que la part communale des taux d’imposition.

« Cette hausse des tarifs de la cantine est un choix politique majeur résultant d’une étude montrant un déficit structurel de 384 600 euros auquel la mairie doit faire face tous les ans. Ce n’est plus possible d’assurer une subvention de deux euros par repas et par enfant. »

Un quotient familial avec trois tranches va entrer en vigueur dès le mois de septembre. La tranche la plus basse sera réservée aux revenus inférieurs à 13 658 euros, la tranche intermédia­ire à ceux entre 13 658 et 19 291 euros et enfin une troisième à ceux dépassant les 19 291 euros.

300 000 euros d’économie

Pour les Montessonn­ais les plus modestes, le prix du repas ne changera pas. Pour ceux appartenan­t à la tranche intermédia­ire, la subvention de la ville va être ramenée à un euro (le prix du repas passant de 4,41 € à 5,41 €). Enfin, pour la tranche la plus haute, il n’y aura plus d’aide de la commune (le repas coûtera 6,41 € au lieu de 4,41 €). La ville pourra ainsi économiser un peu moins de 300 000 euros.

Le deuxième type de mesure pris par la commune concerne les taux d’imposition. La ville va accroître la fiscalité directe de 3 %. « La hausse de la part communale va être compensée par une baisse de la part intercommu­nale », a nuancé Jean-claude Fichet.

Une politique d’abattement­s va être favorable aux Montessona­is qui vont bénéficier aussi d’une diminution de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Jean-claude Fichet a estimé que le produit fiscal de la commune va s’établir au final à 7,2 millions d’euros.

L’exemple du Vésinet

L’opposition a vivement réagi à ces annonces. « Comme tous les ans, les taux d’imposition augmentent », a lancé le conseiller municipal d’opposition Sylvain Thialon.

Le socialiste a dénoncé la hausse des tarifs de cantine. « Nous estimons qu’il faut éviter que les familles se freinent et n’emmènent pas leurs enfants à la cantine parce qu’elle est trop onéreuse. »

L’élu a pris l’exemple du Vésinet. « La première tranche de leur quotient familial y est plus basse qu’à Montesson. Vous appliquez ce quotient pour masquer la hausse globale de la participat­ion des parents et la baisse de celle de la commune. »

Le Montessonn­ais a plaidé pour une contributi­on accrue des plus aisés. « Nous avons toujours proposé que la commune prenne sur son budget ou qu’elle reste à budget constant en faisant augmenter la contributi­on des familles des tranches les plus hautes et en baissant celle des Montessonn­ais appartenan­t aux tranches les plus basses. »

Double punition

Le socialiste a estimé que les parents « assument déjà 70 % du coût de revient, la commune 30 % ».

« En suivant votre raisonneme­nt, les familles devraient assumer le total du coût de revient. Mais alors pourquoi paient-elles des impôts ? C’est la disparitio­n du service public de restaurati­on scolaire que vous entérinez ce soir. En 2017, vous imposez une double punition aux Montessonn­ais : une hausse d’impôts et des tarifs plus chers ! »

Les parents d’élèves de la FCPE ont souhaité réagir à cette révision des tarifs de cantine. « Il est prévu que les tarifs soient modulés sur trois tranches allant de 4,41 € pour la plus basse (le prix actuel des repas) jusqu’à 6,41 € pour la plus haute, ce qui représente une hausse pour 82 % des familles de Montesson, soit un surcoût de près de 370 € sur l’année par enfant ! », a déploré Valérie Lallemant-rachid, présidente du conseil local tout en regrettant « d’avoir été mise devant le fait accompli ».

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