Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Face à face au suspense garanti à Carrières-sous-poissy

- T. R.

L’histoire se déroule en juillet 1812 au Venezuela. Montserrat, jeune officier espagnol est horrifié par les traitement­s que font subir ses compatriot­es aux indigènes. Il choisit alors de prendre parti pour les révolution­naires vénézuélie­ns emmenés par Bolivar. Montserrat alerte ce dernier que les soldats espagnols vont venir le capturer. Bolivar parvient à s’échapper. Mais, les Espagnols, ayant découvert la trahison de Montserrat, l’emprisonne­nt et tentent de lui faire dire où se cache Bolivar. Pour cela, ils arrêtent six otages innocents, pris au hasard dans la rue, et mettent Montserrat devant le choix suivant : soit il accepte de livrer Bolivar, soit ces six otages seront exécutés.

Vengeance personnell­e

« C’est une pièce de théâtre très bien écrite par Emmanuel Roblès, explique Cédric Godgrand, 40 ans, qui assure la mise en scène au sein de la compagnie pisciacais­e Jeanlouis Vidal. Il a situé l’histoire au temps de la guerre civile vénézuélie­nne mais, comme il le précise dans la préface, elle aurait très bien pu se dérouler au temps des Nazis ou même de nos jours dans certains pays en guerre. »

Membre de la compagnie depuis 25 ans, Cédric Godgrand cherchait à adapter cette pièce de 1948 depuis plusieurs années. « Je l’avais déjà jouée plus jeune, dans le rôle de Montserrat. C’est la première année que l’on réussit à réunir la distributi­on complète. Auparavant, nous étions bloqués car il nous manquait le rôle du jeune Ricardo, un des six otages. »

En plus d’assurer la mise en scène, Cédric Godgrand interprète le rôle d’izquierdo, premier lieutenant du capitaine général Monteverde. C’est lui qui dans la salle des gardes d’un château, mène l’interrogat­oire face à Montserrat captif et le soumet à ce choix cornélien : trahir ou laisser mourir des innocents.

« Mon personnage est cynique plutôt que sadique. Il est arrivé là où il est car il n’a épargné personne. Et puis, il garde une certaine rancoeur à l’égard de Bolivar qui l’avait capturé et où il avait failli mourir. Il y a un aspect vengeance personnell­e dans cette histoire. »

Cinq dates

L’officier est celui qui avance les pions, telle une partie d’échecs au suspense insoutenab­le. « Ce sont deux personnage­s très différents qui se retrouvent face à face. D’un côté un défenseur de l’espagne et du roi très investi dans sa mission et de l’autre Montserrat qui est un humaniste. À un moment donné dans la pièce, il a cette réflexion : « Nous nous sommes soulevés contre Napoléon en France mais nous reproduiso­ns la même chose que lui au Venezuela ». »

De leur côté, les six otages se démènent comme de beaux diables pour échapper à la mort.

L’auteur livre peu d’indication­s quant aux décors ou aux costumes. « Nous avons utilisé du papier peint motif pierre pour évoquer l’idée d’un château. Les costumes évoquent plus un côté hispanique. » Une partie des costumes proviennen­t d’une précédente pièce jouée l’an dernier à Poissy. « Le mien a été retouché pour faire plus chef. »

La première a eu lieu le 25 mars au Forum Armand-peugeot. Deux dates sont programmée­s à Carrières-sous-poissy (21 et 22 avril) et une à Louvecienn­es (18 juin dans le cadre du festival des Arches). Les répétition­s avec les onze comédiens dont deux comédienne­s, ont démarré début décembre, à un rythme de deux fois deux heures par semaine. La pièce dure deux heures sans entracte.

La compagnie Jean-louis Vidal adapte la pièce d’emmanuel Roblès, « Montserrat », qui raconte la confrontat­ion en forme de huis clos, entre deux officiers espagnols au temps de la guerre civile vénézuélie­nne.

Newspapers in French

Newspapers from France