Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Les taux d’imposition en hausse de 13 %

- Fabien Dézé

Après la hausse de 8 % des taux d’imposition en 2015, la municipali­té annonce une nouvelle augmentati­on, cette fois de 13 %, pour « empêcher la ville d’être placée sous tutelle ».

« Nous avons des dépenses supérieure­s à nos recettes. Nous sommes contraints d’augmenter les impôts de 13 % pour pouvoir s’en sortir. » Laurent Brosse, le maire de Conflans, se doute que cette mesure, adoptée lors du conseil municipal du 18 avril, sera impopulair­e. D’autant plus qu’une hausse de 8 % avait déjà eu lieu en 2015. Mais selon l’édile, il n’y a pas d’autres choix pour éviter la faillite. « Notre objectif est de ne pas être placé sous tutelle. À défaut d’être acceptée, on espère au moins que notre démarche sera comprise. »

La Ville veut poursuivre ses efforts

À l’heure actuelle, le montant de la dette de la ville de Conflans est estimé entre 47 et 48 millions d’euros. « Le problème, c’est notre capacité à rembourser cette dette, poursuit Laurent Brosse. Aujourd’hui, la durée pour la rembourser est estimée à 15 ans. Si on ne fait rien, on pourrait passer à 90 ans. »

Pour Jean-michel Cecconi, l’adjoint aux finances, « Conflans n’a pas une capacité d’autofinanc­ement suffisante. Nos 750 employés municipaux représente­nt 63 % du budget annuel. » Les emprunts toxiques réalisés sous l’ancienne municipali­té et les baisses de dotations de l’état depuis deux ans n’arrangent pas les affaires de l’équipe municipale. « Il y a sûrement eu un manque d’anticipati­on de l’ancienne équipe en place, regrette Jean-michel Cecconi. Trop de services ont été ouverts qui nous coûtent aujourd’hui de l’argent. Mais il était difficile d’anticiper les baisses de dotations de l’état », concède-t-il. Ce dernier apporte cependant une note d’espoir : « un établissem­ent comme le centre de santé Joseph-bellanger a été réaménagé et aujourd’hui il apporte plus de services tout en coûtant moins. »

Pour Laurent Brosse, la hausse des impôts ne doit pas être vue comme une solution de facilité. « Nous allons continuer à faire des efforts et des économies de notre côté, explique l’édile. Notre décision de fermer le Cine. Ville en fait partie, tout comme la suppressio­n des postes d’atsem l’an passé, la baisse des subvention­s aux différente­s associatio­ns… »

« Effort de solidarité »

Dans un premier temps, l’objectif sera de stabiliser la dette entre 47 et 50 millions d’euros. Les investisse­ments, eux, seront limités. « Nous allons investir dans l’entretien du patrimoine, c’est-à-dire les écoles, les gymnases, reprend l’édile. Le projet de la place Fouillère va bien voir le jour car il est financé entièremen­t par GPS & O. »

Une situation délicate à vivre à laquelle Laurent Brosse ne s’attendait pas lors de son élection en 2014. « Le message que l’on veut faire passer, c’est que l’on demande un effort de solidarité aux Conflanais pour que la collectivi­té puisse continuer à tourner », conclutil. Des réunions publiques pour expliquer la démarche aux habitants sont d’ores et déjà prévues les 4 et 17 mai ainsi que le 1er juin.

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Jean-michel Cecconi, adjoint aux finances et au budget, regrette le manque d’anticipati­on de l’ancienne équipe municipale.

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