Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Macron s’impose dans le fief de Myard

- Da. G.

Faut-il y voir déjà une tendance à quelques semaines des élections législativ­es et un (mauvais) signe pour Les Républicai­ns et Jacques Myard, indéboulon­nable depuis 1993 dans cette circonscri­ption ? Torpillé par ses modestes 18,10 % à Sartrouvil­le (lire ci-contre), François Fillon a été devancé de peu (423 voix), mais devancé quand même, dans les scores cumulés des cantons de Sartrouvil­le (Sartrouvil­le, Maisons-laffitte, Le Mesnil-le-roi) et du Vésinet (Le Vésinet, Montesson), où la participat­ion a atteint 80,61 %. Au soir du 1er tour, Emmanuel Macron émarge ainsi à 31,71 % contre 30,99 % au candidat de la droite. Pour mémoire, Nicolas Sarkozy avait recueilli lui 37,20 % en 2012.

François Fillon battu de 423 voix, Jean-luc Mélenchon à plus de 15 %

Les électeurs de Montesson, comme à Sartrouvil­le, ont fait le choix, eux aussi, de placer en tête le leader du mouvement « En Marche ! » (33,10 % contre 30,39 % à Fillon), là où Maisons-laffitte (37,98 %), Le Mesnil-le-roi (37,61 %) et surtout Le Vésinet (47,87 %) ont assez largement soutenu le favori du parti LR.

Jean-luc Mélenchon s’en tire lui avec un honorable 15,31 % (contre 8,26 % cinq ans plus tôt) et renvoie Benoît Hamon et le Parti socialiste à un niveau historique­ment bas (6,12 %). François Hollande était parvenu à réunir 26,69 % des électeurs au 1er tour en 2012. Marine Le Pen et le Front national, enfin, peinent à se faire une place au soleil dans la circonscri­ption. Le parti frontiste est même en recul par rapport au dernier scrutin présidenti­el (9,83 % contre 10,44 %) dans les deux cantons.

Jacques Myard (maire LR de Maisons-laffitte et député de la 5e circonscri­ption)

« C’est la défaite de François Fillon, que j’avais soutenu. On s’y attendait en partie même si on conservait un espoir. Ça se joue d’ailleurs dans un mouchoir de poche. Il n’y a finalement que trois à quatre points d’écart entre les quatre premiers. Ça montre surtout que la France est désormais balkanisée, divisée, entre des mouvements très différents. C’est extrêmemen­t inquiétant. À chaud, je ne prendrai pas de position pour le second tour puisque je ne suis d’accord ni avec l’un ni avec l’autre. Je vais réfléchir. »

Pierre Fond (maire LR de Sartrouvil­le et vice-président du conseil départemen­tal)

« C’est l’échec colossal des partis politiques traditionn­els mais aussi du concept des primaires, puisque les candidats PS et LR sont éjectés. Les deux qualifiés étaient annoncés par les sondages, ce n’est donc pas vraiment une surprise. Il est encore trop tôt pour se prononcer sur le second tour. J’appartiens à un parti politique. On attendra les consignes de vote. Ce que je vois surtout, c’est qu’il y a un deuxième round en juin avec les législativ­es. Et le risque d’avoir un président sans majorité. Si les Français choisissen­t un président et font un autre choix à l’assemblée, ce sera une catastroph­e pour la France. Il ne se passera rien pendant cinq ans. »

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