Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Les assistantes maternelles se rassemblent pour se faire entendre
« On aime notre métier ». Voilà ce que l’on pouvait entendre lors de la manifestation rassemblant des assistantes maternelles samedi 22 avril devant la préfecture de Versailles. Si elles se sont réunies c’est avant tout pour se faire entendre et exprimer leurs craintes quant au devenir de leur profession. Ces assistantes maternelles ont en effet le sentiment d’être infantilisées et de ne pas être considérées comme des salariées et des professionnelles à part entière. Le manque de reconnaissance atteste d’une « réelle méconnaissance du métier » explique Stéphanie Desnus, assistante maternelle à Élancourt depuis plus de 10 ans.
Liberté de se regrouper
Si donner de la visibilité à leur métier était l’un des objectifs du rassemblement, elles se sont également déplacées pour exprimer leur mécontentement quant aux conditions d’exercice de leur profession. Le syndicat CGT des Yvelines des assistantes maternelles, présent au rassemblement, a demandé à ce que la liberté pour les assistantes maternelles souhaitant se regrouper dans un cadre qui permet d’éviter d’éventuels dysfonctionnements soit garantie.
Sans être formellement interdits, ces regroupements ont été remis en cause suite à un courrier du conseil départemental des Yvelines datant de décembre 2016. Dans ce courrier, Olivier Lebrun, vice-président du conseil départemental, soulignait que les assistantes maternelles engageaient leurs responsabilités ainsi que celles des mairies quand elles se réunissaient en dehors des Relais d’assistantes maternelles (RAM) ou des Maisons d’assistantes maternelles (MAM). Certaines mairies ont donc préféré interdire aux assistantes maternelles de se réunir, mettant ainsi en péril des associations qui existent parfois depuis plus de 30 ans comme c’est le cas à Élancourt.
Dans l’intérêt de l’enfant
Un coup dur pour ces assistantes maternelles habituées à travailler en groupe. « On nous prive de plus en plus de choses », expliquent des assistantes maternelles d’élancourt. Après avoir mené plusieurs actions, Béatrice Lebec, présidente de l’union des assistantes maternelles libres d’élancourt (UAMLE) explique qu’un dialogue avec le maire est néanmoins engagé et espère qu’une solution sera trouvée.
« Il n’y a plus de cohérence du métier, ce n’est plus dans l’intérêt de l’enfant », déplore une assistante maternelle du Chesnay, qui rappelle surtout « que le risque zéro n’existe pas, et que l’on ne peut pas vivre dans une bulle ».
Sandrine Danelutti, assistante maternelle et syndiquée CGT assistantes maternelles des Yvelines a également évoqué des sujets qu’elle souhaiterait faire avancer comme celui de la médecine du travail, la prévention des maladies professionnelles ou encore la lutte contre les discriminations.
Il s’agissait pour la majorité de leur première manifestation pour défendre leur métier. « Je suis assistante maternelle depuis 20 ans et c’est la première fois que l’on fait quelque chose pour nous », explique cette femme originaire de St-cyr-l’école. Parce que le bien-être des enfants commence par celui des assistantes maternelles, elles espèrent que leurs revendications seront entendues et que des rassemblements de plus grande ampleur auront lieu.