Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Porté disparu et retrouvé à Étretat, il affirmait avoir été kidnappé
Un habitant d’achères, porté disparu depuis le 22 mars, a été retrouvé au bord d’une route normande, à Étretat le 18 avril. Il affirme avoir été kidnappé puis s’être fait extorquer 260 000 €. L’enquête s’oriente vers la thèse de la fugue et de l’affabulation.
Étrange affaire. Un homme de 48 ans a été retrouvé au bord de la route départementale 39, à Étretat (Seine-maritime), le mardi 18 avril dernier peu avant 19 heures. Aussitôt interrogé par les gendarmes normands, l’individu a affirmé lors de son audition avoir été kidnappé par deux hommes à Achères, où il est domicilié, près d’un mois plus tôt. Il faisait l’objet d’un signalement pour disparition inquiétante depuis le 22 mars auprès du commissariat de Conflanssainte-honorine. L’alerte avait été donnée par son épouse.
Dans un « état d’épuisement important » d’après une source locale proche du dossier, le quadragénaire a d’abord raconté aux enquêteurs que ses ravisseurs lui auraient extorqué la somme de 260 000 euros. Toujours selon ses déclarations, ses agresseurs auraient ensuite voulu le jeter à la mer depuis les monumentales falaises d’étretat. D’après lui, il aurait finalement réussi à obtenir sa libération et la vie sauve en remettant une nouvelle somme d’argent importante aux malfaiteurs. Il aurait ensuite erré pendant plusieurs jours avant d’être retrouvé. Très faible, il a été pris en charge au centre hospitalier Jacques-monod de Montivilliers (Seine-maritime), dont il est sorti depuis. C’est là que les enquêteurs du commissariat de Conflans-sainte-honorine se sont rendus dès le mercredi matin pour l’entendre.
Après n’avoir écarté aucune hypothèse, y compris celle soutenue par le disparu, les forces de l’ordre se sont rapidement dirigées vers la piste de l’affabulation et de la fugue.
« Ses premières déclarations ne semblaient pas être étayées », précise une source proche de l’affaire. Fragile psychologiquement, la prétendue victime avait laissé des notes avant de s’évanouir dans la nature où elle annonçait l’imminence d’une guerre civile dont elle voulait se protéger. Les enquêteurs ont également découvert que le quadragénaire dirigeait une société de conseils et de placements. Il avait gagné pas mal d’argent en bourse grâce à cette activité mais en aurait aussi beaucoup perdu dans les semaines précédant sa disparition.
Ses ravisseurs « voulaient le jeter à la mer » Le disparu avait peur d’une guerre civile
Les policiers de Conflanssainte-honorine vont maintenant tenter de retracer le périple un peu fou du quadragénaire depuis les Yvelines jusqu’aux côtes normandes. « On va y aller doucement, il est très fragile. » Les investigations se concentrent aussi sur ce que sont devenus ses actifs financiers, qui se sont envolés.