Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Sa nuit d’ivresse lui coûte cher
Conduite en état d’ivresse après une suspension de permis courant jusqu’au 1er août prochain, refus de se soumettre aux tests de vérification de l’état alcoolique, outrages et menaces envers les forces de l’ordre et, bouquet final, usurpation d’identité.
Comme l’a rappelé la procureure dans son intervention à l’audience du tribunal correctionnel de Versailles le 19 avril, avant de requérir 8 mois ferme et un mandat de dépôt (dont 2 mois pour la seule utilisation du nom d’un tiers) à l’encontre du prévenu jugé en comparution immédiate, Lyes (20 ans en mai) a couvert dans la nuit du 15 au 16 avril « tout le spectre des infractions possibles et imaginables, à l’exception de faits de violences, dans le cadre de sa garde à vue ».
Il est aux alentours de 5 h 40, ce 15 avril au petit matin dans les rues de Maisonslaffitte lorsqu’une patrouille de police repère un véhicule dont le conducteur a omis d’actionner son clignotant à la sortie d’un rond-point. Les forces de l’ordre décident de le contrôler. Lyes, qui est accompagné, se montre d’emblée agressif et arrogant puis refuse le dépistage de son alcoolémie.
Conduit au commissariat, il ne se montre pas davantage coopératif. Le jeune homme domicilié à Saint-cyr-l’école s’oppose au test de l’éthylomètre puis refuse son transfert à l’hôpital pour une analyse sanguine et, enfin, la prise de ses empreintes digitales. « Rappelle-toi bien de moi, on va se revoir ! », ose-t-il même lancer depuis sa cellule de dégrisement à un fonctionnaire.
Pour les policiers, Lyes est alors Tony. Mais c’est un mensonge. Le mis en cause a en effet emprunté l’identité de son frère. « Parce que je n’avais plus de permis », a expliqué l’accusé aux juges mercredi dernier. Fortement alcoolisé à la vodka, le prévenu a soutenu à l’audience qu’il n’avait plus de souvenirs des faits. « Mais reconnaissez-vous avoir menacé un policier ? », a interrogé la présidente. « Oui, je lui ai manqué de respect ! Mais lui aussi ! », a répondu maladroitement Lyes. « Vous prétendez que vous étiez inconscient mais ça, vous vous en souvenez, a riposté la juge. Vous avez eu aussi la présence d’esprit de donner le nom de votre frère. C’est très curieux pour quelqu’un qui dit ne se souvenir de rien, non ? » Silence de l’accusé, regard gêné de son avocate.
Il se fait passer pour son frère Une peine ferme de 12 mois de prison
« Ce soir-là, il a fait tous les mauvais choix, a admis cette dernière. Pourquoi une telle rage ? Il vit actuellement aux côtés de son père, très malade. Il trouve ça injuste. Il venait d’apprendre une mauvaise nouvelle. Ça l’a mis en colère. »
Condamné à un an de prison avec sursis en décembre dernier pour usage d’arme en réunion et vol avec destruction, sa seule mention au casier judiciaire à ce jour, Lyes a finalement échappé à l’incarcération mais pas à une peine ferme de prison. Le tribunal lui a infligé huit mois pour toute la série de ses infractions plus quatre mois pour la seule utilisation du nom d’un tiers.