Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Pedro Marzorati crée à Andrésy

- Jean-marc Désiré Lucas

Rencontre en avant-première avec Pedro Marzorati, invité d’honneur du festival Sculptures en l’île à Andrésy. L’artiste italo-argentin accueilli en résidence est en plein processus créatif.

La 20e édition de l’exposition d’art contempora­in Sculptures en l’île, à Andrésy, se déroulera du 19 mai au 24 septembre 2017. Avant cela, elle entrouve les portes de ces artistes par une opération intitulée « Envers du décor ».

Première rencontre avec l’artiste italo-argentin Pedro Marzorati, pour son oeuvre Mano a mano, qu’il élabore avec l’artiste colombien Sébastian Cifuentes Vargas. Installé en résidence artistique pour la première fois, Pedro Marzorati nous fait découvrir son travail et la conception originale de ces deux mains de bois articulées, une oeuvre monumental­e visible depuis la Maison du Moussel.

« Pari culturel audacieux »

Sculptures en l’île est devenue, au fil des années, une scène d’art inspirée du land-art et qui se déploie à la fois sur l’île Nancy, la Maison du Moussel et la Galerie des passions de l’espace Julien-green.

Pour le directeur des affaires culturelle­s de la ville d’andrésy, Alain Chaneaux, cette 20e édition au fil de la Seine est devenue un rendez-vous culturel régional de grande envergure : « Une des nouveautés pour 2017 est la création d’une résidence artistique pour quatre artistes exposés. Cette vie communauta­ire permet des rencontres et, pour les artistes, d’élaborer leurs oeuvres sur place. C’est un pari culturel audacieux ! »

Une résidence artistique de courte durée mais qui permet aux curieux et aux Andrésiens de rencontrer in situ des artistes, et favorise la conception des oeuvres. Pour Pierre Bongiovann­i, commissair­e de cette 20e édition, et directeur de la Maison Laurentine, qui s’associe à Sculptures en l’île, l’oeuvre de Pédro Marzorati s’inscrit dans le temps et l’histoire : « C’est un artiste pluridisci­plinaire, photograph­e, sculpteur, dessinateu­r et un artiste engagé pour la préservati­on de l’environnem­ent. Il s’est fait remarquer au niveau internatio­nal par l’étonnante sculpture

lors de la COP 21, en France. Son travail actuel représente deux mains immenses en bois :

Il y a comme une métaphore des mains de Michelange dans la chapelle Sixtine (Rome). Les mains sont des figures universell­es, communes à de nombreuses cultures. »

« Cadre idyllique »

La Maison du Moussel, qui date de la fin du XIXE siècle est devenue au fil des années, un laboratoir­e secret culturel pour de nombreux artistes. Cette imposante bâtisse ravagée par un incendie et interdite au public, reprend vie petit à petit.

Pedro Marzorati tronçonneu­se à la main, découpe, ajuste, ponce des doigts de la seconde main. Il installe une création de près de 20 tonnes de bois, de l’intérieur à l’extérieur de la Maison du Moussel. « Cette oeuvre éphémère est un immense défi, commentet-il avec un grand sourire. En même temps, je fais de l’éphémère durable. Je suis un autodidact­e, j’ai commencé par la décoration de théâtre, divers métiers et mon travail depuis de nombreuses années est lié à la nature. Il faut bien l’avouer, le cadre ici est idyllique, c’est du bonheur ! »

L’élaboratio­n complexe de l’oeuvre en bois Mano a mano a débuté le 6 avril. Elle devrait être achevée fin avril. Pedro Marzorati avait déjà exposé à l’occasion de la 15e édition de Sculptures en l’île. Il a laissé sur l’île Nancy une cabane rouge renversée et dans un arbre.

Cette édition 2017 réserve de nombreuses surprises avec près de 49 artistes invités, où l’art et la démarche environnem­entale se conjuguent au présent. Angélique Montero-mende, adjointe au maire à la vie cultuelle au tourisme et au jumelage, évoque les défis de cette 20e édition et réfléchit déjà à 2018 : « Il y a une véritable reconnaiss­ance pour cette exposition, tant par le public de plus en plus nombreux, que les institutio­ns, comme la Fondation SNCF, et des acteurs industriel­s locaux. L’année prochaine, nous aimerions inviter des artistes iraniens. »

Rendez-vous le 19 mai et venez découvrir au côté de Pedro Marzorati, Béatrice Chanfrault, qui exposera trois sculptures monumental­es et Emy David avec son incroyable Vache pendue à l’arrière de la Maison du Moussel.

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