Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Avec les créations d’agnès, c’est Venise tous les jours
À Marly-le-roi, Agnès Szabelewski signe des robes et costumes d’inspiration historique d’exception. Cette créatrice unique a gagné ses galons de couturière grâce à son talent. Rencontre.
Entrer dans la boutique d’agnès Szabelewski, c’est le rêve éveillé que toute petite fille cultive secrètement. On se sent un peu comme Alice qui découvre le Pays des merveilles.
C’est au numéro 12, de la Grande-rue de Marly-le-roi que de véritables trésors sont à découvrir : robes de mariée voluptueuses, cortèges pour les enfants, costumes d’inspiration historique pour les amateurs de bals, toilettes pour les soirées chics ou chocs. Depuis neuf ans maintenant, Agnès imagine, coud, assemble et répond aux moindres exigences de sa clientèle fidèle.
Un talent né dans son enfance
Toute petite, Agnès a bénéficié d’un environnement favorable à son épanouissement artistique. Ses parents ne ménageaient pas leurs efforts pour l’emmener visiter châteaux et musées. Piano, danse, dessin, tout lui était proposé. « On me rendait sensible à ce qui était beau ».
Et puis un jour, Agnès est partie à l’adolescence avec ses parents. Direction le carnaval de Venise. « C’est là qu’il y a eu le déclic. J’ai découvert que l’on pouvait porter les belles robes dont je rêvais, que je fabriquais pour mes poupées. J’ai timidement commencé à coudre. »
« Sublimer une silhouette »
Les années passent et Agnès arrive à Paris. Elle doit y suivre des études plus conventionnelles. Son mari la pousse à trouver un travail dans une grande entreprise. Elle devient assistante de direction lorsque la nouvelle de sa première grossesse lui offre une pause. « C’est à ce moment que j’ai repris la couture. Et en retournant au carnaval de Venise, j’ai rencontré un grand costumier qui a partagé avec moi quelques-unes de ses astuces ».
Agnès crée ses premières pièces, des costumes pour ses enfants. Ses proches remarquent immédiatement son talent. Elle est sollicitée pour jouer de l’aiguille. D’abord pour ses amis puis pour des futures mariées. L’évidence s’impose. Agnès lance son entreprise.
Aujourd’hui, la couturière ne compte plus les heures passées dans son atelier. Là n’est pas sa philosophie. Sa seule et première satisfaction est ailleurs. « Elle est lorsque je vois le sourire de ma cliente qui s’admire et parfois verse une larme de bonheur. Elle lorsque je parviens à sublimer une silhouette, qu’elle soit plus ou moins mince. Peu importe d’ailleurs. Je fais rêver les gens et cela me fait plaisir. »
Un rêve qui, d’ailleurs, ne semble jamais prendre fin. « Je sais que certaines personnes portent mes créations uniquement lors de grands bals, comme celui du château de Versailles. Je sais aussi que certaines font durer les choses en exposant chez elles leur robe ou leur costume. J’en suis heureuse et fière. Moi, de mon côté, j’ai la chance de faire ce que j’aime. Et j’ai encore plein de choses dans la tête, des tissus auxquels je pense, des idées que j’améliore en me documentant… Je crois, pardon, je suis certaine que je ne m’ennuierai jamais ».