Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Macron - Le Pen : l’eglise ne choisit pas mais…
A l’issue du résultat du premier tour des élections présidentielles, la Conférence des évêques de France n’appelle pas à voter pour l’un ou l’autre candidat. Dans un communiqué, Mgr Olivier Ribadeau Dumas, porte-parole de la Conférence des évêques indique vouloir « éclairer les consciences » en donnant « des éléments pour le discernement ».
Il rappelle « l’importance du vote : acte citoyen, acte responsable dans une démocratie ». Elle replace ce scrutin présidentiel « dans un processus démocratique qui ne s’y limite pas mais qui se prolongera dans les législatives (juin) et les sénatoriales (septembre) ; qui se traduit aussi dans d’autres formes de participation à la démocratie (démocratie participative locale, fonctionnement associatif) ; et qui s’accompagne enfin de l’engagement des citoyens dans la vie sociale ».
Sur le plan sociétal, selon lui, « Pour que notre démocratie ne se transforme pas en société de violence, il faut favoriser un véritable débat national sans posture, petite phrase, ni ambition personnelle ; un débat favorisé par un rôle ajusté des médias, qui n’amène pas à l’hystérisation ; un débat dans lequel le fait religieux a une place et les religions ont un rôle. » Il appelle encore à « un véritable pacte éducatif ». Il écrit que c’est « en soutenant la famille, tissu nourricier de la société, en respectant les liens de filiation, que l’on fera progresser la cohésion sociale ».
Et de poursuivre : « Concernant les migrants, l’accroissement du phénomène migratoire, dû à de nombreux facteurs, est un constat, pas un combat. Quand certains pays accueillent des millions de réfugiés, comment notre pays pourrait-il reculer devant la perspective d’accueillir et d’intégrer quelques dizaines de milliers de ces victimes ? Notre volonté de solidarité ne peut pas se réduire au cadre restreint de notre pays. » Il conclut : « La solidarité doit aussi s’exercer au niveau européen : l’europe doit s’engager courageusement dans des politiques d’accueil. Elle doit, parallèlement, mettre en oeuvre de véritables programmes de soutien dans les pays d’origine des migrations. »
L’eglise est européenne. « C’est une véritable adhésion des peuples d’europe au projet européen qu’il faut favoriser. Et cette adhésion suppose de respecter davantage le fait historique et culturel des nations qui composent le continent. Enfin, il faut définir et entrer dans une véritable pratique de la subsidiarité où chaque niveau (Etats, Europe) exerce les responsabilités qui lui incombent. »
Enfin, rappelant les propos du pape François […] « nous avons une responsabilité commune envers l’humanité et les générations à venir sur le plan écologique.
La sagesse nous invite à revoir urgemment nos modèles de consommation et à inventer un monde moins destructeur et plus juste. »
Dans les Yvelines, l’abbé Pierre Amar, cofondateur du @padreblog et curé du groupement paroissial Limay-vexin sur son compte Twitter : « N’attendez aucune consigne de vote des curés & des évêques : le christianisme c’est le primat de la conscience, pas une secte & des gourous. »
Abbé Grosjean, curé de la paroisse de Saint-cyr-l’école. Responsable des questions politiques, de bioéthique et d’éthique économique pour le diocèse de Versailles. « L’eglise donne-t-elle des consignes de vote ? Bien sûr que non. Elle ne veut pas nous infantiliser. »