Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Il menaçait d’égorger les pompiers au nom du djihad
Thomas a fait très peur à trois pompiers des Yvelines. Il a tout bonnement menacé de les égorger au nom du djihad, et ce alors qu’il les avait lui-même appelés pour avoir des secours. Il a été jugé et condamné le mardi 26 avril dernier.
C’est le dimanche 19 mars que Thomas compose le 18. Il est près de 20 heures. Lui et son père ont bu plus que de raison. Le plus âgé a fait un malaise.
Immédiatement, un équipage de pompiers se rend à Saint-germain-en-laye. Les trois secouristes pénètrent dans l’appartement de 20 m2, encombré par un désordre d’affaires, des matelas au sol, des tapis de prière et des gravures islamistes aux murs. Thomas a les yeux injectés de sang. En apprenant que les pompiers ont décidé d’hospitaliser son père, il refuse. Les pompiers exigent que Thomas leur signe une décharge. Sur le document, l’homme de 35 ans gribouille n’importe quoi. Il allume une cigarette près d’une bonbonne d’oxygène. Puis, il lance une phrase : « Je vais dans la cuisine chercher un couteau pour vous égorger au nom du djihad. » Les pompiers quittent les lieux.
Le lendemain, Thomas se rend au commissariat qui a été alerté de la situation. Une perquisition est menée dans le petit appartement. Un petit cahier est saisi. L’ancien taulard y raconte une histoire. C’est celle d’un certain Kader qui a fréquenté des radicaux en prison. À sa sortie, il décide de commettre un attentat avec des amis, des grenades et un camion. « J’ai écrit ça pendant ma détention, pour passer le temps, affirme Thomas aux juges. C’est de la fiction, comme le scénario d’un film. »
La présidente du tribunal s’en étonne. « Vous auriez pu écrire l’histoire d’un homme qui sort de prison, se marie, achète une maison et plante des petites fleurs devant. Ou encore celle du Petit Chaperon rouge. » Et Thomas de rétorquer : « En prison, il n’y a pas beaucoup de Chaperons rouges. » Pas faux.
« Je vais chercher un couteau » Pas de Chaperons rouges en prison
Thomas l’ignore, mais un des pompiers a été plus que choqué par son attitude. Et pour cause : il est intervenu lors des attentats de Magnanville en juin dernier. Un autre élément ne plaide pas en sa faveur. En 2016, il a été condamné pour apologie du terrorisme. L’ensemble poussera les magistrats à prononcer une peine de 8 mois, avec incarcération immédiate. Le procureur de la République en avait demandé douze.